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Manu et Nono en plein conte de fées, ce sont deux histoires désopilantes qui pimentent l’univers des contes.
Avec son inimitable sens de l’humour, Catharina Valckx remixe les ingrédients et déjoue tous les clichés. On croise Blanche Neige qui a troqué ses sept nains contre sept chiens – à moins qu’il ne s’agisse de sept vers de terre ? On apprend que le nain Grincheux est encore plus grognon que l’on pouvait le craindre, et que toutes les grenouilles ne sont pas des princes charmants. Manu et Nono se font un nouvel ami, le nain Barbu, plus si barbu depuis son passage chez le coiffeur. Et bien sûr, les deux oiseaux ne manquent pas une occasion de faire des blagues.
Comme toujours, Catharina Valckx fait confiance à l’intelligence des enfants et nous livre des récits dont le rythme, le sens de l’ellipse et du cadrage mettent tous les sens en éveil. On ajoutera que Manu et Nono, aux traits pourtant si simples, ont une expressivité peu commune. Du grand art !
L'École des Loisirs, Moucheron, 6.50 euros
Pour un panorama de la collection Moucheron, c’est par ici.
Avec Chicorée, une patte dans le plâtre, Claire Lebourg et Mickaël Jourdan font une entrée ébouriffante dans la collection "Moucheron".
Pauvre Chicorée : un accident de cheminée le laisse la patte dans le plâtre. Heureusement ses amis sont là : Pivert et Matou, Carpe et Cloporte, et puis Moquette la marmotte aident notre écureuil à passer le temps joyeusement.
Trois petits récits adorables et espiègles pour prendre la vie du bon côté, quelles que soient les péripéties que l’on traverse, et surtout pour dire le bonheur de l’amitié. Si les histoires sont progressives (le texte s’allonge de l’une à l’autre, pour accompagner les progrès de lecture), le plaisir, lui, est immédiat!
L'École des Loisirs, Moucheron, 6.50 euros
Pour un panorama de la collection Moucheron, c’est par ici.
Il y a longtemps que Nastia a quitté la Slovénie. La vie y était trop étroite pour ses rêves et ses désirs et c’est à Paris qu’elle s’est réinventée. À l’heure de la pandémie pourtant, alors que l’homme qu’elle aime la quitte brutalement et que le confinement l’oblige à fermer sa galerie, elle prend le premier vol pour Ljubljana et sonne à la porte de sa sœur Dora. Entre elles, tout est compliqué depuis l’enfance et le temps passé n’a pas cicatrisé les blessures. Nastia décide donc de se trouver un lieu pour elle. L’appartement est trop grand, un peu bancal, mais elle en fait le cocon dont elle a besoin dans ce moment de crise.
Aux tourments intimes de Nastia se mêlent rapidement les bruits d’une ville en colère : tous les vendredis, les rues de Ljubljana se remplissent de cyclistes qui manifestent contre les dérives autocratiques du gouvernement. La révolte est joyeuse, créative. Elle suit la voix des poètes et un slogan inspirant : « La liberté est un verbe ». Nastia réapprend petit à petit à écouter les bruits du monde qui l’entoure et soigne sa tristesse dans le grand bain de jeunesse des manifestations. Son chemin est ponctué de belles rencontres – une autre Nastia qui vient de loin avec son vélo, une voisine aux cheveux blancs mais à la jeunesse éternelle, et puis Boris, un journaliste belge qui s’est pris de passion pour le mouvement de contestation slovène et lui apprend "l'attention comme forme suprême de générosité".
De ces quelques semaines fiévreuses, Nastia sortira transformée: les pages qui se referment appellent à en écrire de nouvelles, la vie n’en a jamais fini avec les surprises.
Les cycles de la révolte est un roman empli de désir et de joie, autour d’une héroïne qui s’évade de sa propre vie pour en inventer une autre. Malicieux, tendre, effervescent, il nous rappelle combien l’esprit de lutte est prodigue.
Disponible en format numérique ici
Dans le rayon des polars français surgit une succulente découverte !
Dans un patelin côtier tranquille, alors qu’une jeune femme sans histoire est retrouvée noyée au pied du belvédère, les soupçons se portent naturellement sur son harceleur, un jeune diagnostiqué érotomane (se dit que quelqu'un affecté par l’illusion délirante d’être aimé) et paranoïaque, fils de l’éminent psychiatre du bourg de surcroît (comme dit l’adage, le fils du cordonnier...) Il échappe à la prison par le chas d’une l’aiguille. Alors, lorsqu’une deuxième victime, patiente du grand psy, est retrouvée sans vie au même endroit que la précédente, les enquêteurs sont bien résolus à boucler l’affaire sans délai. Comme si c’était si simple…
L’auteur va passer au peigne fin une galerie de personnages bien moins banals qu’ils ne paraissent : une mère bigote et cordon bleu, un père condescendant et coureur de (jeunes) jupons, une voisine d’en face curieuse et envahissante, un policier (seulement) municipal fumeur de pétards et traumatisé depuis l’enfance, une coéquipière amoureuse et moucharde, une amie de jeunesse pas très réglo… puis surtout, un paranoïaque profond aux pensées troublées, magnétiques et déstabilisantes. Bref, Amour fou est un bon gros nœud de points de vue divergents sur la même histoire, d’opinions tranchées, de conflits de loyautés, de mensonges (parfois juste par omission), de trahisons et d’élans d’amour menant le lecteur en bateau jusqu’à la dernière page !
Amour fou est un roman à énigme d’aujourd’hui, un thriller rythmé, parfois ludique, parfois drôle, ironique voire caustique, mais surtout pas stupide du tout. Pour cause, Denis Michelis y prouve à son tour – si besoin en est de le rappeler – que la littérature dite « de genre » est un vecteur parfait pour traduire nos angoisses et nos crises contemporaines, mais aussi pour exprimer une vraie critique sociale.
Une lecture captivante !
Disponible en format numérique ici.
Chaque année, les librairies Initiales décernent leur Prix Mémorable. Un prix en dehors des sentiers battus, qui met en avant notre goût de libraires pour les pépites et les projets éditoriaux singuliers. Au fil des années, la collection des Prix Mémorables dessine une jolie cartographie littéraire.
Suivez le guide!
Cette année, le prix couronne un détonnant roman paru au Japon en 1962, Le passe-partout de Masako Togawa. Un roman qui se joue des codes du roman noir avec un sens parfait de la subversion.
La résidence K est une résidence pour femmes célibataires. Chacune entretient derrière la porte de son appartement un jardin secret, Lorsque le passe-partout de la résidence disparaît et que les secrets si bien gardés risquent d'être révélés, cette micro-société se trouve bouleversée. Et plus personne n'est à l'abri...