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L'avis d'Adrien :
"Lapvona" aurait pu s’appeler ‘Le livre de la foi’ car il y est question de foi en un Dieu, en des dieux, en la nature, en la magie. Il y est aussi évidemment question de foi en les autres, de foi en soi-même.
"Lapvona" aurait pu s’appeler ‘Le livre des fluides’ car on y rencontre du sang, du sperme, des larmes, de la morve, de la bave, des menstrues, du lait maternel, des excréments, de la boue, de la pluie, du vin, de la bière, de l’eau tout simplement... On en passe.
Sans détour, "Lapvona" s’appelle "Lapvona" car tout se passe dans le village de Lapvona, dans un temps qu’on pourrait dire médiéval dans un espace qu’on pourrait penser nordique. ‘Lapvona’ est un conte poisseux qui mêle effroi et causticité, on y plonge comme on entre dans une forêt maléfique dont on ne saurait s’extirper mais qu’on n’a pas envie de quitter. Suivez sans attendre les fortunes et infortunes du jeune Marek, fils d'un berger paria qui devint fils du Seigneur de Lapvona.
D’Otessa Moshfegh, nous avions adoré “Mon année de repos et de détente”, un récit très urbain et contemporain avec une héroïne plutôt autocentrée. On est dans tout autre chose ici mais c'est à nouveau tout aussi bluffant de maîtrise.
Cette grande autrice a également écrit deux autres romans et un recueil de nouvelles qui n’attendent que nous, qui n'attendent que vous. Foncez !
Fayard - traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Clément Baude, 22 €
L'avis d'Adrien :
Alors qu’il s'apprête à quitter son Jura natal pour l’île de La Réunion avec sa fiancée, Julien, jeune berger, sidéré à la lecture d’un fait divers annonçant qu’un de ses anciens camarades d’école qui était une sorte de mentor pour lui, aurait tué un homme à coups de planches, prend contact avec la fiancée de celui-ci ; ce qui va contrecarrer tous ses plans. J'espère que vous avez pu reprendre votre souffle et apprécié cette longue phrase d'introduction...! Tout a été clair ?
Pierric Bailly nous revient avec les thèmes qui lui sont chers, la peur et l’inconfortabilité de prendre la place d’un autre, la parentalité contrariée et bien sûr la nature jurassienne.
Ses personnages doutent, l’auteur prend le temps de tout nous dire, retourne à la genèse des événements, à l’origine des sentiments avec simplicité, fluidité et des touches de légèreté qui sont autant de respirations qui nous font apprécier encore plus grandement les 470 pages de cet ample roman qui se lit avec délectation. De façon toute personnelle, j'ajouterais que j'ai lu tous les romans de Pierric Bailly et les ai tous bien aimés, celui-ci est probablement mon préféré.
Dans Les formidables journées de Piloursine, c’est le monde des rêves qui se prolonge.
Pilousine est une enthousiaste petite personne qui, chaque matin, se réjouit de la journée qui s’ouvre à elle et la plongera dans un univers merveilleux. Quatre journées, quatre aventures fabuleuses que la petite fille va vivre à partager des gâteaux avec une sirène, à battre la campagne à dos de tortue, de licorne, de panthère, à arroser un jardin luxuriant avec un oiseau rose, à récolter des fraises géantes, à raconter des histoires aux fleurs, à boire du jus d’abricot avec un grand papillon, à participer à la fête d’anniversaire la plus fantaisiste qui soit, déguisée en créature multicolore et coiffée de bonnets de chantilly ! Waouh !
Les formidables journées de Piloursine se vivent en dehors du réel, là où règne une magie libre, drôle, inventive et colorée. Et c’est tout ce dont on a besoin !
Merci Emmanuelle Houdart.
À partir de 3 ans.