Rue Lelièvre, 1 B-5000 Namur | Tél. : +32 (0)81 22 79 37 | info@librairiepointvirgule.be | Du lundi au samedi de 9h30 à 18h30
La parution ce printemps de deux nouveaux romans de Cormac McCarthy est un événement à plus d’un titre. Evénement éditorial, bien sûr, puisque Cormac McCarthy n’avait plus rien écrit depuis la parution et le succès mondial de La route, il y a seize ans de cela. Plus singulièrement, la parution du Passager et de Stella Maris est aussi un événement pleinement littéraire, qui vient éclairer d’un jour nouveau et bouleversant une œuvre majeure de notre temps. À près de 90 ans, Cormac McCarthy se révèle d’une audace, d’une modernité et d’une liberté que l’on rencontre rarement, et le suivre dans ce diptyque de l’autre côté du miroir est une expérience fascinante.
Nous ne parlons pas ici de Maurice Maeterlinck, d’Émile Verhaeren ou de Marie Gevers qui, certes, originaires du nord de la Belgique, demeurent des monuments des lettres du Plat Pays… mais qui écrivaient dans la langue de Molière! Nous souhaitons plutôt évoquer les voix des écrivains belges flamands de lettres néerlandaises.
"Il tente de rester ici, debout sur la frontière entre un pays et un autre, entre le passé et le présent, entre vivre et mourir. Pour la première fois depuis trois mois, ou quatre, depuis le jour où il s’est rendu compte qu’il était malade et allait sans doute en mourir, il ne ressent ni douleur ni gêne. Il n’est pas guéri, mais il n’est plus malade. De là où il se tient, à la frontière, il peut voir le disque blanc du soleil s’élever au-dessus de la brume derrière la rangée d’aulnes à l’horizon. Une fois le soleil monté au-dessus des aulnes, son éclat qui traverse le reste de brume aplatit tout ce qui existe, le rend parfaitement blanc. Et puis Fife est annihilé."
Comme Leonard Fife, personnage central du testamentaire Oh, Canada, Russell Banks a franchi la frontière entre vivre et mourir ce dimanche.