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Clémentine Mélois et Rudy Spiessert aiment à revisiter les genres littéraires, décaler les poncifs, en jouer : les histoires de pirates avec la clique des chiens navigateurs, le cape et d’épée avec La Compagnie des griffes, le récit d’épouvante dans “Après minuit” et voilà le roman épistolaire avec “Chère Bertille…”
Bertille est une souris qui, selon son instituteur M. Fagot, se laisse parfois emporter par son imagination et, pour notre plus grand bonheur, les destinataires qui reçoivent les lettres de notre jeune héroïne la suivent avec enthousiasme dans tous ses défis !
Qu’il s’agisse de conquérir la lune, sonder les profondeurs de la planète Terre ou encore celles des abysses, seront là pour l’épauler, la descendante de Laïka, la fameuse vulcanologue Irène Taziouf (petite astuce de l’exploratrice : le secret d’une expédition réussie réside en la possession d’une bonne paire de chaussettes) et enfin, l’acteur du Grand bleu, Jean-Marc Beubar himself. D’autres acolytes sont de la partie, le boulanger pour lui préparer des gâteaux aux myrtilles, dont il engloutit lui-même une bonne partie, le petit Younès, un bricoloboy hors pair qui lui concocte des machines à toute épreuve, le journaliste local (mais il est partout !) Thierry Waddington pour écrire un article des différentes aventures de Bertille, entre autres joyeux drilles. La persévérance de Bertille, sa curiosité, son allant sont communicatifs et la fête finale est, quoiqu’il arrive, réussie !
Vous l’aurez compris, on retrouve tout ce qu’on aime dans les livres de notre duo d’auteurs, un univers déjanté, des références culturelles pour tous les âges, de l’humour, beaucoup d’humour, un bazar radieux où tout est possible. Vivement un quatrième volume !
Aux éditions de l'école des loisirs, dès 5 ans :
Chère Bertille…Vol. 1. Chère Bertille et la lune en gruyère, 7 €
Chère Bertille… Vol. 2. Au centre de la Terre, 8 €
Chère Bertille… Vol. 3. A bord du Redoutable, 8 €
L'avis d'Adrien :
"Lapvona" aurait pu s’appeler ‘Le livre de la foi’ car il y est question de foi en un Dieu, en des dieux, en la nature, en la magie. Il y est aussi évidemment question de foi en les autres, de foi en soi-même.
"Lapvona" aurait pu s’appeler ‘Le livre des fluides’ car on y rencontre du sang, du sperme, des larmes, de la morve, de la bave, des menstrues, du lait maternel, des excréments, de la boue, de la pluie, du vin, de la bière, de l’eau tout simplement... On en passe.
Sans détour, "Lapvona" s’appelle "Lapvona" car tout se passe dans le village de Lapvona, dans un temps qu’on pourrait dire médiéval dans un espace qu’on pourrait penser nordique. ‘Lapvona’ est un conte poisseux qui mêle effroi et causticité, on y plonge comme on entre dans une forêt maléfique dont on ne saurait s’extirper mais qu’on n’a pas envie de quitter. Suivez sans attendre les fortunes et infortunes du jeune Marek, fils d'un berger paria qui devint fils du Seigneur de Lapvona.
D’Otessa Moshfegh, nous avions adoré “Mon année de repos et de détente”, un récit très urbain et contemporain avec une héroïne plutôt autocentrée. On est dans tout autre chose ici mais c'est à nouveau tout aussi bluffant de maîtrise.
Cette grande autrice a également écrit deux autres romans et un recueil de nouvelles qui n’attendent que nous, qui n'attendent que vous. Foncez !
Fayard - traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Clément Baude, 22 €
L'avis d'Adrien :
Alors qu’il s'apprête à quitter son Jura natal pour l’île de La Réunion avec sa fiancée, Julien, jeune berger, sidéré à la lecture d’un fait divers annonçant qu’un de ses anciens camarades d’école qui était une sorte de mentor pour lui, aurait tué un homme à coups de planches, prend contact avec la fiancée de celui-ci ; ce qui va contrecarrer tous ses plans. J'espère que vous avez pu reprendre votre souffle et apprécié cette longue phrase d'introduction...! Tout a été clair ?
Pierric Bailly nous revient avec les thèmes qui lui sont chers, la peur et l’inconfortabilité de prendre la place d’un autre, la parentalité contrariée et bien sûr la nature jurassienne.
Ses personnages doutent, l’auteur prend le temps de tout nous dire, retourne à la genèse des événements, à l’origine des sentiments avec simplicité, fluidité et des touches de légèreté qui sont autant de respirations qui nous font apprécier encore plus grandement les 470 pages de cet ample roman qui se lit avec délectation. De façon toute personnelle, j'ajouterais que j'ai lu tous les romans de Pierric Bailly et les ai tous bien aimés, celui-ci est probablement mon préféré.