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L’action se déroule en 1953 dans les quartiers populaires de Toulon. La ville est encore meurtrie par la Seconde Guerre mondiale, alors que la Guerre d’Algérie s’apprête à éclater au-delà de la Méditerranée. Rose est une mère de famille d’âge mûr, femme d’ouvrier. D’origine corse, son mari et elle ont définitivement quitté leur île des années auparavant avec un maigre balluchon et leurs trois enfants sous les bras afin de se faire une meilleure vie sur le continent. Toulon et ses grands chantiers les ont incorporés…
Un matin, au coin d’une rue, Rose fait la connaissance de Farida, qui vient d’arriver d’Algérie et vit depuis peu au bidonville de Toulon. Une amitié va peu à peu se nouer entre les deux femmes, dont les générations et les parcours diffèrent et qui pourtant, par cette rencontre, vont prendre conscience de leur condition et changer le cours de leur existence. Par le biais d’une relation qui se tisse entre deux personnages marginalisés, l’écrivain Christian Astolfi aborde de grandes questions du temps : la condition féminine, l’immigration, l’intégration, l’émancipation sociale, la guerre.
Voici un texte intense et délicat à la fois, un roman social engagé, qui décrypte subtilement le ressenti humain et le tremplin vital qu’est la relation à l’autre. Un très beau livre.
Le Bruit du Monde, 21 euros.
Scarlett, la petite fille de compagnie du poney Palomino, rêve d’avoir un chat. Bah oui, c’est trop doux, c’est trop mignon, c’est trop chou, un chat ! Mais Palomino, ça ne lui dit rien de bon : un chat, ça perd ses poils, ça passe son temps à dormir et ça ne sert à rien. Il est peut-être aussi un tout petit peu jaloux, Palomino…
L'avis de Maryse:
Les trésors du fonds
C'est à l'ombre d'un jacaranda que se déploie le nouveau roman de Gaël Faye. Un arbre en majesté qui offre, de ses racines profondément enfouies à sa cime luxuriante, "une présence rassurante dans une époque tourmentée, une balise fixe dans les remous du temps qui passe".
La métaphore végétale sied bien à ce roman de mémoire et de transmission.
Comme Petit Pays, Jacaranda a pour narrateur un jeune métis, Milan. Entre un père qui consacre sa vie au travail et une mère dont il sait si peu, Milan grandit en solitaire. Sa vie bascule l'année de l'entrée au collège, tandis que le pays d'origine de sa mère, ce Rwanda qu'elle n'évoque jamais, sombre dans la violence du génocide. La mère de Milan reste murée dans le silence. Pour elle, le passé est "une porte close". Et puis un jour, dans l'appartement parisien, arrive Claude. Claude est "un parent"; il a le même âge que Milan mais paraît bien plus jeune. Il porte une épouvantable blessure à la tête et plonge chaque nuit dans d'éprouvants cauchemars. Son séjour en France sera bref – à peine le temps pour Milan d'apprivoiser ce "petit frère" que déjà il repart pour Kigali, aussi mystérieusement qu'il en était arrivé.
Il faudra à Milan bien des années, et de nombreux séjours au Rwanda, pour prendre la mesure de la complexité de son histoire familiale. Jamais sa mère n'encouragera son besoin de savoir, mais l'enfant triste et solitaire finira par trouver son chemin et sa place dans le monde. Gaël Faye peint ce parcours long et douloureux avec beaucoup de douceur et de subtilité. Il le sème de portraits lumineux: Claude et Sartre, dont l'amitié entraîne Milan dans un tourbillon de projets, d'histoires poignantes et de fêtes épiques; Eusébie l'amie de sa mère, femme au courage et à la ténacité exceptionnelles qui offre à Milan les clés pour comprendre l'histoire de son pays et celle de sa famille; Stella, la fille d'Eusébie, ce bébé aux yeux verts qui ébranle Milan adolescent et dont la sagesse viendra plus d'une fois le remettre d'aplomb.
Jacaranda raconte cinq générations d'une famille et place l'histoire du génocide rwandais dans la perspective du temps long, depuis l'époque des rois et du "pays de miel" jusqu'à l'hyper-modernité, en passant par les jeux dangereux de la puissance coloniale belge qui impose une carte d'identité ethnique, puis par les violences qui émaillent l'histoire post-Indépendance du pays et mènent à 1994.
Le jacaranda du jardin d'Eusébie et Stella porte cette histoire et en dissimule les plus sombres secrets. Ses fleurs ont la couleur du deuil mais rappellent aussi la puissance de la vie, souveraine au cœur des tragédies. "Tu sais, l'indicible ce n'est pas la violence du génocide, c'est la force des survivants à poursuivre leur existence malgré tout".
Nous vous convions cet été à un voyage en terres Libretto.
On aime Libretto pour son fonds inépuisable et parce que l’on peut y glaner les yeux fermés – dans cette malle aux trésors, on ne trouvera que d’excellents livres, de ceux qui tiennent en éveil, donnent à penser, à rêver et à éprouver.
On aime Libretto parce que cette collection jette des ponts entre classiques et contemporains, voix d’ici et voix d’ailleurs, voyages dans le temps et à travers les continents.
On aime Libretto pour l’esprit singulier, pour la liberté, pour le plaisir et