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etrange collection de mamita renardyL'avis d'Anouk:

La petite Yvette a la plus chouette des collections: lorsqu'elle croise un bout de bois en Y, son bonheur est parfait.

Avec sa Mamita adorée, Yvette découvre qu'il existe 1001 façons de se faire collectionneur. Les cailloux de Luigi et les poissons d'Amir ouvrent le bal d'une joyeuse déambulation au pays des collections... et des collectionneurs. Un pays où règnent la fantaisie, l'imagination, la liberté, un pays qui déborde d'histoires à partager.

Le texte de Thomas Médard et les images de Lisbeth Renardy rendent un hommage pétillant à cette grande passion de l'enfance qu'est l'art de la collection. S'y mêlent l'excitation de la recherche, le bonheur de la découverte, la quête de beauté. Un trésor après l'autre, un monde se crée, se métamorphose et se raconte.

Et vous, que collectionnez-vous?

Les Fourmis Rouges, 16 €

 

 

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L'avis deLes contemplées Maryse:

2013, Tunis. À l’issue d’une manifestation violemment réprimée, Pauline, jeune activiste FEMEN française, est arrêtée et est emmenée manu militari à la Manouba, la prison pour femmes de la capitale tunisienne. Entre ses murs sans fenêtres, enfermée dans le Pavillon D – une cellule qu’elle partage avec vingt-huit codétenues –, un nouvel ordre du monde s’impose à elle. Privée de tout contact avec les siens et ignorant le sort que la justice tunisienne lui réserve – le jour où, sans sommation, elle est emmenée au tribunal pour assister à son procès, le traducteur garde le silence et baille aux corneilles tandis qu’avocats et procureur débattent furieusement de son cas en arabe –, Les Contemplations de Victor Hugo est l’unique livre de poche qu’elle a eu le droit d’emmener avec elle en prison. Bientôt, dans les marges de son bouquin, la jeune femme commence à écrire une autre histoire, celle des voleuses, tueuses, victimes d’erreurs judiciaires et autres femmes répudiées par cette société patriarcale à la dure. Des femmes (très) jeunes ou (beaucoup) moins jeunes qui partagent son quotidien en stagnation et qui, petit à petit, l’acceptent comme l’une des leurs, s’ouvrent à elle, se dévoilent, exposent leur vérité et deviennent les « Contemplées », à qui ce texte touchant est dédié.

Un roman autobiographique bouleversant, bel et bien empreint du feu qui habite l’ancienne militante FEMEN qui le rédige : une ferme dénonciation de la condition féminine en Tunisie et un appel puissant à la sororité partout et tout le temps. Mais Les Contemplées, c’est aussi et surtout un récit juste, émouvant et magnifiquement imprégné d’humanité.

Un gros coup de cœur pour cette lecture incandescente, de celles qu’on n’oublie pas !

Éditions La Manufacture de livres, 18,90 euros.btn commande

cest beaucoup de soucis raissonL'avis d'Anouk:

Ah, grandir, quelle aventure! Louison est une grande fille désormais. Elle va à l'école, connaît tant de choses, fait du judo, de la danse et même la cuisine. Tout cela n'est pas au goût de son doudou Roméo, qui aimerait tant garder sa Louison pour lui tout seul, comme quand elle était petite...

Pour Louison, le défi est de taille. C'est qu'elle l'aime, son Roméo! Pas question de l'abandonner, même si elle ne veut pas renoncer à sa vie de grande fille. Heureusement, il y a Jules, le voisin. Lui aussi aime sa Lola-Douce, et il se demande si les deux doudous ne feraient pas de bons amis...

Avec tendresse et une infinie justesse, Gwendoline Raisson et Ilheim Abdel-Jelil se mettent à la hauteur des questions de l'enfance. Elles racontent merveilleusement ce que c'est que grandir, les pertes auxquelles il faut consentir, la fierté et la joie de franchir de nouvelles étapes. Elles parlent aussi finement de ces amitiés qui nous construisent et nous font avancer.

La délicatesse du trait d'Ilheim Abdel-Jelil, sa palette douce et lumineuse, son sens du détail, donnent aux mots de Gwendoline Raisson une résonance parfaite.

Alors oui, "C'est beaucoup de soucis d'élever un doudou", mais tant de bonheur aussi!btn commande

L'École des Loisirs, Pastel, 13 euros

 

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saison des disparus sylvanderL'avis d'Anouk:

Londres, 1878. Les sœurs Morwood, tout juste sorties de leur Lincolnshire natal, découvrent l'étourdissante vie de la capitale. Elles sont là pour leur première Season, et le programme serré des bals et des réceptions mondaires pourrait suffire à leur tourner la tête.

Et pourtant: Matthieu Sylvander réserve à Eleanor et Eliza, ses héroïnes, un cocktail autrement plus corsé. La saison des disparus, sur une trame de roman d'initiation austenien, c'est aussi:

De l'aventure! Du suspense! De l'engagement politique! Du mystère!

Le tout se conjuguant à un rythme trépidant, qui désoriente la sage Eleanor mais vient titiller l'esprit curieux et rebelle de sa sœur Eliza.

Bientôt suivies par trois jeunes gens enamourés, les deux sœurs oublient qu'elles sont à Londres pour parler robes de bal et mondanités. Et quand leur chemin croise l'excentrique et richissime comte Zahar Munte, leur destin bascule irrémédiablement...

Dans une Europe qui affiche sa foi dans la technique, une prospérité insolente et le triomphe des valeurs coloniales, le feu couve. À Londres, la morgue des puissants ne peut dissimuler la misère noire et la pollution. À Paris, la Commune matée dans le sang continue à nourrir les envies de révolte. Partout, les anarchistes préparent leurs bombes dans l'ombre. Eleanor et Eliza, prises dans une affaire dont la toile est complexe à démêler, auront à puiser dans leurs réserves de générosité, d'intelligence et de courage. Chacune à son rythme, elles s'affranchiront de tout ce qui pèse sur les épaules de jeunes filles bien nées dans une société patriarcale figée. Le tout sans se départir de leur bon sens et de cet humour so british qui fait tout le charme de cette Saison des disparus.

Oscillant entre Jane Austen et Charles Dickens, pimenté d'une intrigue que n'aurait pas reniée Agatha Christie, voilà un roman parfait pour étancher notre soif estivale de grandes aventures!

L'École des Loisirs, Medium+, 17,50 euros

À partir de 13 ansbtn commande

 

livre de daniel de stoopL'avis de Régis:

Sous ce titre à la résonance biblique, Chris de Stoop ouvre le dossier douloureux de l’assassinat d’un vieil homme de 84 ans, son oncle Daniel, tué dans sa ferme proche de Mouscron par une bande de jeunes désoeuvrés en quête d’un peu d’argent.

Au-delà du fait divers tragique et sordide, Chris de Stoop nous donne à lire un livre empreint de délicatesse et d’humanité. Par petites touches, par différents détours, il tente avant toute chose de rendre à Daniel Maroy la dignité que lui ont progressivement ôtée l’isolement, la vieillesse, l’appartenance assumée à un monde révolu. Daniel était « un invisible ». Il est mort dans la ferme où il avait vu le jour et qu’il n’avait jamais quittée, voué à la terre et aux bêtes, au soin de ses parents et de son frère handicapé. Pour ses assassins, Daniel était « le vieux crasseux », un sous-homme qu’ils ont violemment agressé tout en filmant leurs actes sur un portable. Avec leur butin, ils ont acheté un iPhone, des vêtements griffés, une voiture. Sans éprouver jamais la moindre culpabilité.

Le meurtre de Daniel Maroy signe la rencontre entre deux mondes, celui d’une campagne encore rythmée par le passage des générations et des saisons, celui de cités dramatiquement pauvres et sans avenir.

Le livre de Daniel est aussi le récit du procès qui s’est tenu à Mons cinq ans après le crime et dans lequel Chris de Stoop décide de se porter partie civile. Les pages qu’il consacre à la justice en train de se faire, au procès d’assises, à la justice restaurative sont tout simplement passionnantes.

À la manière de Florence Aubenas, Chris de Stoop porte au plus haut le journalisme littéraire. Né dans la région anversoise, reporter pour l’hebdomadaire Knack, il a longuement travaillé sur la traite des êtres humains et sur le sort des sans-papiers en Belgique avant de se retirer du journalisme. Installé dans la ferme familiale, dans la région des polders, il se définit aujourd’hui comme écrivain-fermier.

Comme De sang-froid de Truman Capote ou L’inconnu de la poste de Florence Aubenas, Le livre de Daniel est un livre inoubliable, qui ausculte notre société à travers le prisme d’un fait divers poignant. Ouvrant mille questions, il donne à réfléchir sur la violence et la rédemption.

 

Éditions Globe, traduit du néerlandais (Belgique) par Anne-Laure Vignaux, 22 euros

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