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ou il est question herbautsL'avis d'Anouk:

Dans les livres d’Anne Herbauts, le minuscule côtoie le très grand. Il y a des jeux d’échelles qui nous dé-routent, nous dé-centrent, nous mettent en chemin vers l’inattendu et la poésie.

Dans Où il est question de main et de météore, une miette devient météore, à moins que ce ne soit l’inverse. De l’une à l’autre, on déroule le fil de motifs qui insistent chez Anne Herbauts, on marabout-bout d’ficelle dans les mots et les images, on se perd puis on retrouve la voie.

Ce bel album, précieux dans son propos, dans sa générosité, dans sa fabrication, entrouvre la porte de l’atelier d’une artiste passionnante et malicieuse. Le texte et l’image se relancent sans cesse et disent au plus juste ce qui se passe quand on crée, quand soudain point quelque chose, fugace, évanescent mais dont la trace persiste.  "Dans l’entremêlement des taillis et des frondaisons perce la paille dorée du premier instant de l’aube. Implacable, millénaire, indéfectible aurore".

Où il est question de main et de météore poursuit la belle collaboration entre Anne Herbauts et Esperluète, une aventure commencée il y a plus de vingt ans et ponctuée de livres merveilleux : La petite sœur de Kafka, Sans début ni fin ou Je ne suis pas un oiseau pour les grands, Les koalas ne lisent pas de livres ou Comment on fait les bébés ours pour les petits. Et puis il y a aussi, dans la collection Orbe, ce petit livre inspirant né d’entretiens avec Frédérique Dolphijn, La tête dans la haie: "Si on met la tête dans la haie, on entre dans une autre dimension. Il n'y a plus de rapport de proportion, on ne voit plus le jardin, on voit des branches, des insectes qui deviennent gigantesques, on a des trouées de lumière qui dématérialisent l'espace, c'est une sorte de tamisage".

 

Éditions Esperluète, 25 euros

anne herbauts ou il est question2

 

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brouillard mais ca se dissipera gelle leloup2Un été Esperluète #1

on sourit / à la place de pleurer / nos chagrins / se transforment / en colère / en questions / quoi d'autre / on perd / le fil.

Brouillard, mais ça se dissipera signe les retrouvailles des mots d'Albane Gellé et des images d'Anne Leloup. Leur complicité se déploie dans ce poème-leporello: absence et présence, creux et pleins, douceur et grâce du dialogue entre le texte, le dessin, la palette de couleurs. 

Brouillard, mais ça se dissipera, c'est une traversée de la vie. Il y a les joies, les rencontres, la beauté d'appartenir à plus grand que soi. Il y a les chagrins, les deuils, les doutes. Entre les hauts et les bas, cela circule. Tout est mêlé, tout se transforme et se reconstruit sans cesse. Pas de leçon à asséner ici, mais un espace où chacun se trouve et se retrouve, où les relations se rejouent, où les variations du ciel épousent celles de l'âme.

Le livre va droit à l'essentiel, épuré dans ses mots, fluide dans sa conception graphique. Une méditation de papier, un souffle à partager, un paysage accueillant nos émotions: il y a tant de choses dans ce petit livre assurément bien grand.

 

 

 

Éditions Esperluète, 12 € btn commande

Ensemble, Albane Gellé et Anne Leloup ont également signé les très beaux Où que j'ailleNos abris et Marche dans la nuit.

 

brouillard mais ca se dissipera gelle leloup 2

 

là ou je me terre dawsonL'avis de Régis:

Caroline Dawson est morte très jeune, il y a tout juste un an. Elle était sociologue à Montréal.

En 2020, elle publiait aux éditions du Remue-Ménage ce texte bouleversant, "Là où je me terre", repris aujourd’hui par les Editions de l'Olivier.

Avec humour, noirceur, rage et ironie, Caroline Dawson tente de mettre en mots l’exil politique de sa famille, fuyant le Chili de Pinochet en 1986 et débarquant une nuit de Noël au Canada.

Elle a alors 7 ans et tout lui est inconnu: ce pays, cette ville, ce froid, cette langue. En de courts chapitres, vifs et enlevés, elle ne cache rien du déclassement, de la misère ordinaire, du racisme insidieux. Elle montre aussi le silence imposé, l’effacement progressif de sa fantaisie, sa fureur d’appartenir désormais à un monde qui n’est pas le sien.

Adoubé par Annie Ernaux et Didier Eribon, "Là où je me terre" est un texte indispensable.

 
Éditions de l'Olivier, 21 euros 
 
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