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Le Prix Première des auditeurs de la RTBF vient d'être décerné à Océane Madelaine pour son livre "D'argile et de feu" paru aux éditions des Busclats.
"Je suis un point qui marche". C'est par cette phrase que commence le roman d'Océane Madelaine.
Lire la suite : Océane Madelaine reçoit le Prix Première pour "D'argile et de feu"
Deuxième tome des aventures et mésaventures de Megg, la sorcière, Mogg, son amant-chat et Owl, leur colocataire et souffre-douleur hibou où l’on va plus loin encore dans l’ennui et la décadence de ce trio marginal.
On se marre de leurs trips hallucinés, de leurs farces au goût douteux, de leurs petits larcins, de leur quotidien jusqu’à ce qu’arrive la nausée. Le malaise est palpable par le contraste créé entre le caractère enfantin des personnages et le sombre de leur déchéance. Ca laisse en bouche un arrière-goût de bile et on ne sait si c’est parce qu’on a trop ri de leur bêtise ou été frappé par la vacuité de leur vie, reflet noir de la société. Le premier tome s’appelle Maximal Spleen, celui-ci qui vient de sortir dans une toujours impeccable mise en page des éditions Misma, Magical Ecstasy Trip. Fume, c’est de la bonne !
Après le sombre et magistral Sale temps pour les braves, les nouvelles douces amères de La Promo 49 et dans la continuité de la brève chronique hollywoodienne Strass et paillettes, les éditions Cambourakis poursuivent la traduction française du grand ami de Brautigan, l’américain Don Carpenter.
Deux comédiens où nous suivons les frasques et tribulations de deux hommes formant un duo comique à l’image de Dean Martin et Jerry Lewis. L’un essayant de garder les pieds sur terre, l’autre insaisissable et grandiloquent coureur de jupons, les deux, alcooliques, drogués, mélancoliques.
Tout comme dans La Promo 49, ce roman est composé de vignettes tantôt (très) drôles, tantôt tristes qui sonnent toujours juste, qui marquent à tous les coups. Deux comédiens c’est l’histoire d’une grande amitié de deux hommes très différents qui tentent de survivre dans le show business hollywoodien des années 1960. C’est magnifique, c’est fort, ça se lit comme on regarderait un vieil et bel album contenant tous les moments de grâce d’une époque révolue.
On n’a pas vraiment disparu, mais c’est l’impression que ça m’a fait. Ensuite, tout m’est revenu clairement et j’étais allongé à côté de la plus belle créature que j’aie jamais vue. Je ne décrirai pas comment nous avons fait l’amour, les combinaisons sont limitées après tout, mais ce que nous avons fait était éblouissant et semblait neuf, « notre » expérience, « notre » invention. Bien sûr, depuis que le monde est monde, les humains n’ont pas arrêté d’inventer ces savoureux passe-temps en croyant qu’ils étaient uniques. Est-ce de l’amour ? Qui sait ?
Ce qui est sûr, c’est que ça faisait du bien et que j’en voulais plus, beaucoup plus. Je ne savais pas comment se sentait Sonny parce que je ne sais jamais comment les autres se sentent, mais elle avait l’air plutôt contente, s’accrochait à moi et semblait irradier d’un amour brûlant pour moi durant tout le temps qu’on a passé dans cette chambre, et j’aurais aimé qu’on y reste ensemble pour toujours, parce que rien ne se répète jamais.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Céline Leroy, Cambourakis, 21 €
L'avis d'Anouk
Le regard plein de malice, Goran Petrović entrouve les portes d’un monde à jamais englouti : la Yougoslavie des années 80. Dans une petite ville serbe où le temps semble suspendu, l’Uranie, avec son plafond constellé d’étoiles, est à lui seul tout l’univers. C’est que, dans ce cinéma poussiéreux, tout le monde se retrouve – riches et pauvres, jeunes et vieux, et même une perruche baptisée Démocratie… Goran Petrović égrène les histoires ébouriffantes de tout ce petit monde : le temps d’une séance, les mémoires se délient et les destins basculent. Bientôt la guerre viendra disloquer cette joyeuse exubérance. Mais si le tragique affleure souvent, Petrović le tient à distance avec ironie et un sens inégalé du réalisme magique. Drôle et triste, léger et profond, Sous un Ciel qui s’écaille est un roman en état de grâce.
L'avis d'Adrien :
Jean Nochez, tiens, tiens, l’anagramme quasi complète de Jean Echenoz, l’auteur entre autres de Je m’en vais - par ailleurs Pierre Demarty insère dans son texte de très nombreuses références littéraires avec toujours beaucoup d'humour -, Jean Nochez, donc, marié, père de deux enfants, philatéliste de profession mène une vie sans fard, excessivement monotone. Il est tellement moyen, d’une normalité confondante, que le seul excès qu'on puisse trouver dans sa vie est dans cette monotonie.