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L'avis d'Edith:
Corbeau arrive dans leur vie quelques jours après sa mort à elle, leur femme et maman. Corbeau est légèrement puant, extraordinairement grossier, facilement violent mais dévoué à sa mission. Et qu'ils le veuillent ou non, il compte bien les aider, lui et les garçons.
Une histoire de deuil à plusieurs voix, courte, tendre et absurde, où Corbeau prend toute la place qu'il peut pour en laisser moins à la douleur. Une tristesse qui surgit, qui repart. Sincère et juste, un conte bouleversant et pourtant drôle.
L'avis d'Edith:
« Il y a beaucoup de choses que Léo ne peut pas faire. 1) Lire un courrier. 2) Lire les pancartes à l'usine ce qui lui éviterait de passer sous un rouleau compresseur. 3) Remplir sa feuille d'impôts. 4) Faire ses courses sans acheter toujours la même chose en raison des prix sur les emballages (...) ».
5) Mettre des mots sur ce qu'il y a en lui.
On n'a pas idée de tout ce que c'est d'être illettré. Cécile Ladjali en donne un aperçu à travers Léo, sa prison quotidienne de signes incompréhensibles et son cœur tout mélangé.
Simple et direct, droit au but et au cœur, « Illettré » ne prend pas de détours.
L'avis d'Edith:
Certes, un livre de zombie. Mais si peu!
Labofnia, petite île du Pacifique pleine d'une étrange population à moitié vivante, existe. C'est juste que presque personne n'en connait l'existence, savamment cachée depuis sa découverte au début du siècle par l'Angleterre et la France.
Sur Labofnia, Johannes, comme tous les Labofniens, apparaît nu un beau matin. Et comme tous les Labofniens, il ne ressent pas grand-chose. Si ce n'est cette étrange nostalgie de ressentir...
Sur fond d'une théorie du complot qui nous aurait caché depuis un siècle l'existence d'humains pas tout à fait humains, le livre nous attache à ces Labofniens pourtant guère attachants. Et nous tient en haleine par un goutte à goutte de révélations cruciales, qui finissent par former un tableau... plutôt convaincant!
Intrigant, surprenant, un brin morbide... et pourtant émouvant. Un détournement du genre qui pourrait séduire les plus réfractaires aux histoires de morts-vivants!
L'efficacité d'un thriller psychologique, la subtilité des meilleurs romans anglais, la réflexion sur notre société et une lucidité digne de George Orwell, la passion d'une histoire d'amour inoubliable: on trouve tout cela dans cet épatant premier roman. Owen Sheers réussit à merveille à tisser les destins de trois hommes d'aujourd'hui, rongés par le deuil, le remord, la conscience des occasions manquées. "J'ai vu un homme" tient ce pari impossible d'être tout à la fois totalement addictif et profondément bouleversant.
Hildur apprend la mort de Siggý, sa mère. Et pendant quelques semaines, Hildur plonge. Elle suit, impuissante, les fils cassés de la toile d'araignée de sa vie, happée par cette mère qui n'a pas bien su l'aimer, à trop aimer sa propre folie. On suit Hildur à chacun de ses pas en arrière si difficiles à faire, pour peut-être réussir à la fin du roman à en faire quelques-uns en avant, hissée – qui sait – par deux yeux vairons…
« J'ai toujours ton cœur avec moi » est un tourbillon de pensées qui se perdent dans des jours perdus, de pensées angoissées prisonnières de la narratrice, qui néanmoins avance. On tente de la suivre, à une distance raisonnable, car on croit malgré elle que peut-être le soleil…
Traduit de l'islandais par Jean-Christophe Salaün, Zulma, 16.50 €