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Ca y est, il est arrivé! Aussi beau que le premier, aussi rempli de découvertes, aussi indispensable: c'est le magazine des librairies Initiales, deuxième du nom!
Pour conconcter ce numéro festif, les équipes d'une trentaine de librairies amies ont partagé leurs plus belles lectures. Un seul but: vous surprendre, vous donner à lire et à faire lire le meilleur d'une rentrée littéraire particulièrement riche. Une rencontre avec Thomas Vinau, un focus sur l'édition en sciences humaines, des propositions de lectures "sur la route" avec les réfugiés, un désopilant interrogatoire du grand Chevillard, des chroniques en pagaille: avouez que cela fait envie...
Lire la suite : Le Magazine Initiales #2 vous attend à la librairie!
Avec une écriture qui coule de source, des ellipses sous forme de points de suspension, des jours qui se répètent mais ne sont évidemment jamais les mêmes, Katchadjian nous livre un conte étonnant et captivant où se battent mine de rien des concepts philosophiques de haut vol. Un esclave, acheté par un homme libéral qui le considère comme son égal si ce n’est qu’il lui fait faire les tâches les plus horribles qu’on puisse imaginer, sans qu’on en apprenne plus sur celles-ci, va vouloir tuer son maître pour libérer les autres esclaves du château. Dès lors, une vague de liberté va pousser les affranchis à libérer d’autres esclaves d’autres maîtres d’autres châteaux. Mais peut-on vraiment atteindre une liberté universelle sans que le mécanisme se grippe, sans atteindre à la liberté d’autrui ?
Dans un moyen-âge réinventé, nous parcourons un monde où une apocalypse de cendres et un paradis ensoleillé et verdoyant ne sont jamais loin de l’autre et nous font réfléchir à nos engagements individuels quotidiens et à nos actions collectives et tout ça en nous divertissant avec une histoire à la fois tellement simple et barrée qu’on ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer. L’Argentin Pablo Katchadjian, qui, de par son origine a pu observer révolutions sud-américaines et littérature onirique (entre autre Borges), se joue de nous, nous tient comme des pantins et jette un voile absurde qui nous dépasse tous, héros et lecteurs. Allez-y, foncez dans la clarté sombre de Merci, l’histoire est aussi belle et bien fichue que l’est l’objet livre conçu par la toute jeune et très recommandable maison d’édition Vies // Parallèles.
Vies Parallèles, traduit de l'argentin par Guillaume Contré, 15 €
Récit initiatique touchant, chronique hollywoodienne off d'une époque révolue, ce roman écrit en 1977 et jusqu'ici inédit en français est un livre humaniste, hilarant et décadent.
La carrière des parents de Darcy O’brien, tous deux acteurs et bien qu'ayant eu des rôles dans des films importants, n’a été qu’une lente et longue descente. Darcy nous raconte le début de sa vie d'enfant unique avec des parents capricieux. Le père est un être lunaire, toujours perché sur une autre planète, la mère, une vamp affriolante, alcoolique, dépensière et foireuse.
Tout jeune, Darcy ne comprend pas tout ce qui se passe autour de lui et vit de façon heureuse se laissant bercer par son insouciance. Et nous avec lui. On le voit notamment à sept ans, animer les fins de soirées d'adultes éméchés en grimpant sur les tables pour déclamer du Shakespeare après avoir terminé les bouteilles. Nous pensons à un quotidien original avec des parents probablement parfois encombrants mais formidables et attachants. Les voyages, les amis, les fêtes organisées au ranch familial, appelé Casa Fiesta, sont grandioses. Ensuite, Darcy grandit et se fait plus fin observateur du marasme dans lequel sa famille se trouve. Il va petit à petit mais inexorablement se détacher de ses géniteurs complètement barrés et quasi détestables par leurs défauts plus qu'appuyés.
Lucide, O’Brien ne cache rien de ce qu'a été sa famille. Mais il le fait avec une pudeur d’où se dégagent mélancolie et humour. L'humour ici se fait politesse du désespoir de voir ses parents se relever un jour. Darcy O'Brien dépeint également tout ce petit monde avec un sens du rythme et un comique pince-sans-rire imparables. Conjointement au déclin du Hollywood des années 1960, nous suivons donc la dégringolade fantasque et pathétique de deux acteurs ratés qui, malgré toutes leurs tares, reçoivent une belle déclaration d’amour de leur fils Darcy.
Autobiographie racontée à hauteur d’homme, « Une vie comme une autre » charme par son originalité formelle ainsi que par sa drôlerie et son entrain présents à chaque page. Moteur !
Éditions du sous sol, traduit de l'américain par Lazare Bitoun, 19 €
Pour vous aider à rendre heureux vos proches, pour venir en aide à un Père Noël en manque d'inspiration, pour vous donner de petits et grands plaisirs de lecture, pour éveiller votre curiosité: voici notre sélection des grands livres de 2015!
L'avis d'Edith:
Ado américain issu d'une famille aisée, Jacob a abandonné l'idée de devenir explorateur le jour où il a réalisé que les histoires extraordinaires de son grand-père n'étaient que des affabulations inventées pour supporter une vie pleine de drames. Mais le jour où il meurt dans des circonstances atroces au cours d'une crise de folie, le doute s'insinue en Jacob. Ce qu'il a vu ce soir-là n'est-il que le fruit d'une crise de stress aigu ?
Pour se rétablir, son psychiatre tout frais lui suggère d'aller sur les traces de son grand-père. Jacob se rend donc avec son père, ornythologue passionné, sur l'île du Pays de Galles où son grand-père avait été, enfant juif en 1940, recueilli dans un endroit idyllique, plein d'enfants merveilleux.
« Miss Peregrine et les enfants particuliers » emmène le lecteur à la croisée des genres, mêlant un peu d'Histoire à un subtil merveilleux, beaucoup d'humain à pas mal d'aventures, le tout parsemé d'étranges photos en noir et blanc. On se régale de ce qui pourrait exister, on se captive pour le destin de ces enfants particuliers. Avec, proposée en filigrane, une réflexion sur la persécution et la différence.