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chance de leur vie - desartheL'avis de Régis:

Trois ans après Ce cœur changeant (L’Olivier, Prix littéraire Le Monde 2015), Agnès Desarthe publie l’un des plus somptueux romans de cette rentrée littéraire et nous fait l’immense plaisir de venir à notre rencontre pour la seconde fois.

La chance de leur vie est un roman aux mille portes. Derrière la première, il y a l’histoire d’une famille parisienne s’installant Outre-Atlantique, le père étant nommé professeur dans une Université de Caroline du Nord. Derrière la seconde, la chronique d’un couple qui perd pied. Ou encore, derrière une autre, le portrait d’un adolescent en pleine crise mystique. On y trouvera aussi un savoureux portrait de campus américain et des personnages secondaires loufoques à souhait. On y lira enfin la solitude, les mensonges, la honte ou la tristesse des uns et des autres, cette abyssale « seconde vie », cette vie secrète et intérieure qu’Agnès Desarthe ne cesse de traquer de livre en livre.

« Le roman n’examine pas la réalité mais l’existence. Et l’existence n’est pas ce qui s’est passé, l’existence est le champ des possibilités humaines, tout ce que l’homme peut devenir, tout ce dont il est capable » écrivait Milan Kundera dans son Art du roman (Gallimard).

Et c’est tout l’enjeu de ce roman infiniment contemporain : dire la part d’ombre de chacun de nous, ce qui échappe et résiste aux pressions sociales dans un monde ultra-connecté.

 

L'Olivier, 19 €

Ne manquez pas la rencontre avec Agnès Desarthe le jeudi 22 novembre à 20 heures à la librairie!btn commande

isidoreetlesautresL'avis de Clémence :

Isidore a onze ans et est un garçon parfaitement ordinaire. Ses préoccupations consistent en séduire la belle Sarah et ne pas être aperçu seul à la récré. Il est aimable, curieux, persuadé que son père est espion car il disparaît parfois, habité par l'imagination d'enfant. Pourtant, une manie l’habite: frotter sans cesse une tache qui lui résiste sur un fauteuil. Ce détail trahit un souci plus profond: dans sa famille, il est né différent des autres et y fait « tache ». Ses 5 frères et sœurs sont surdoués, conversant de Nietzsche et de Deleuze comme s’ils évoquaient leurs amis, rédigeant des thèses à 17 ans, se moquant de l’idiotie du bas peuple et élaborant des théories sur les situations de la vie. Isidore n’est pas comme eux car il aime parler des sentiments et comprendre le dédale des émotions. Un jour, le père est victime d’un accident. La dynamique de la famille change et, contre toute attente, c’est Isidore qui devient le point de repère. Ses frères et sœurs qui, jusque-là, pensaient leur existence parfaite se confrontent à leur mal-être. Ils se tournent alors vers le seul capable de déchiffrer ce tumulte des émotions. Isidore deviendra donc l’épaule sur laquelle pleurer, le copain à qui se confier, le témoin des déboires de certains mais, surtout, celui qui les valorisera. Il passera ses soirées au chevet de sa mère pour lui lire des histoires rassurantes. Pour un garçon ordinaire, il est plutôt coriace, sensible et généreux. Tout est perçu à travers son regard d'enfant naïf et pur. A cela s’ajoute une dimension enjouée et une certaine légèreté malgré les épisodes parfois tragiques. Isidore a le don de relativiser les événements complexifiés par les adultes. On pourrait y voir l’incarnation de l’intelligence émotionnelle qui manque à tous ceux qui l’entourent. Camille Bordas nous rappelle donc que l’humanité doit prévaloir sur les grandes théories et qu’il est bon d’être en compagnie d'un Isidore au cœur d’or et aux mots apaisants pour affronter les difficultés de la vie. Roman frais et profond, cette saga familiale vous fera passer par toutes les émotions.

Inculte, 19,90 €btn commande

ca raconte sarah - delabroy allardL'avis d'Anouk:

Dans la pénombre de 3 heures du matin, une femme regarde dormir une autre femme.

Elles se sont trouvées, aimées, dévorées, consumées, perdues, retrouvées. Leur amour a l'odeur du soufre. "Le soufre est un corps simple. C'est l'élément chimique de numéro atomique 16. De symbole S". Elles ont tout brûlé de leurs vies d'avant, les routines, les convenances, les illusions. "Ça raconte le moment précis où l'allumette craque, le moment précis où le bout de bois devient feu, où l'étincelle illumine la nuit, où du néant jaillit la brûlure. Ce moment précis et minuscule, ce basculement d'une seconde à peine. Ça raconte Sarah, de symbole S".

Le titre nous l'indique déjà: tout pulse chez Pauline Delabroy-Allard, la vie irrigue chaque ligne de cet épatant premier roman. Une énergie peu commune, du rythme, l'audace d'une langue réinventée, vive et virtuose. "Ça raconte Sarah", c'est une histoire d'amour comme on en lit rarement, d'une tragique intensité. Pour l'éclairer, Pauline Delabroy-Allard convoque avec grâce Marguerite Duras et Alain Resnais, Shakespeare et James Joyce, Schubert et Truffaut, mais jamais ces grands noms n'écrasent la singularité et la fraîcheur de sa voix.

Ne passez pas à côté de ce premier roman: un éblouissement!

Minuit, 15 €btn commande