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iona moon melanie rae thonL'avis d'Anouk:

C’est un roman âpre et terreux, souvent déchirant. On dirait un vieux blues, de ceux qui remuent l’âme et vous laissent étourdis. Iona Moon est un roman paru il y a près de trente ans, injustement méconnu, et que les éditions de l’Olivier ont la grandiose idée de rééditer dans leur « Bibliothèque ». Avec ses accents faulknériens, l’énergie impétueuse et trash qui en fait un pendant féminin du Seigneur des Porcheries de Tristan Egolf, la force de résilience de son héroïne, Iona Moon a tout pour faire partie des chefs-d’œuvre de la littérature américaine.

Fille des grandes plaines américaines, Iona Moon sent la terre et la misère, la brutalité d’un monde sans affection, sans consolation. Nous la suivons de la sortie de l’enfance à l’entrée dans l’âge adulte. Son chemin de vie est bordé de fantômes, d’hommes violents et de dangers, mais Iona l’affronte sans jamais baisser les yeux. Elle sait que "C’est le cœur blessé qui fait de nous des êtres humains".

Pour peindre cette héroïne hors norme et la petite ville de l’Idaho où elle grandit, Melanie Rae Thon fait exploser les frontières entre les genres. Sa langue tantôt crue tantôt lyrique, la fluidité de sa narration, le phrasé syncopé et elliptique: tout cela crée un monde puissamment incarné, pétri de désespoir et de contradictions. Il se dégage du livre un magnétisme peu commun.

Vous n’oublierez pas Iona, adolescente indomptable à qui l’on a volé l’innocence mais pas le pouvoir de désirer.

 

Éditions de l'Olivier, traduit de l'anglais (États-Unis) par Elisabeth Peellaert, 11.90 €

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promesse galgutL'avis de Régis:

Damon Galgut est un immense écrivain sud-africain. Son œuvre, traduite par les éditions de L'Olivier, est à découvrir toutes affaires cessantes.

De livre en livre, Galgut scrute son pays et décortique avec une force insoutenable les ravages du racisme ordinaire.

Son dernier roman, La promesse, a reçu le Booker Prize en 2021 et est paru en français en mars dernier. C'est, sans aucun doute, un véritable choc de lecture qui vous attend.

Une femme meurt dans une famille blanche de propriétaires terriens, près de Pretoria. Elle a à peine quarante ans, un mari, trois enfants et elle quitte ce monde avec une demande, presqu'une supplication: que son époux lègue à Salome, la domestique noire, la petite maison qu'elle occupe, au bout de leurs terres. L'instant est déchirant, l'homme pleure. Et il promet.

Cette promesse sera le coeur-même de ce roman saisissant. Car elle ne sera pas tenue, car elle n'aura de cesse de diviser cette maudite famille Swart. Car elle est le reflet d'un pays divisé, écartelé, malade.

Sur une trentaines d'années, de 1986 à 2018, Galgut explore le déclin d'une famille, les rancoeurs, les regrets et les convoitises qui détruiront chacun de ses membres. Roman choral,  La  promesse n'est pas pour autant une saga familiale. C'est davantage le portrait d'une société, et une réflexion puissante sur le racisme.  

Politique, poétique, dérangeant, lumineux, inoubliable. La promesse est un texte rare, ne passez pas à côté.

 

Éditions de l'Olivier, traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Hélène Papot, 23 €btn commande

Disponible en format numérique ici

hors la loi northL'avis de Maryse:

Far-West, années 1890. Ada a 17 ans et se destine à une carrière de sage-femme – un métier certes essentiel mais qui se rapproche, dans les esprits étriqués et superstitieux de cette bourgade du Texas, d’une magie certaine. De surcroît, en ces temps reculés de chasse aux sorcières où l’unique rôle d’une femme est d’enfanter, son ventre ne s’arrondit toujours pas.

Pour échapper à la pendaison, Ada s’exile et pénètre dans un gang de « bandites » de grands chemins, de femmes qui ont subi le même sort qu’elle, et qui, éprises de rage et de liberté, sont devenues des hors-la-loi par nécessité. Anna North réussit le défi de nous plonger dans un véritable western, bourré d’aventure, d’action et borné des topoï propres au roman de genre. En revanche, elle le fait à la sauce féministe, en se focalisant sur les violentes disparités de cette époque, qui fascine encore, ainsi que sur les infaillibles pouvoirs que peut porter la sororité.

Éditions Stock, La Cosmopolite, traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch, 23 €

Disponible en format numérique ici

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