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L'avis d'Anouk :
La vie qui bouillonne à l'intérieur de nous reste le plus souvent opaque pour nos proches, et parfois même pour nous-même. C'est son flux pourtant qui nous pousse à avancer, à recommencer, à poser les choix aux moments déterminants. Inside est le roman de cette vie intérieure. À travers le destin d'une dizaine de personnages, Alix Ohlin nous montre comment elle interagit avec ce que nous sommes en apparence, comment les ressorts intimes façonnent le lien que nous nouons avec les autres, comment nos parcours familiaux, sociaux, sentimentaux s'inscrivent au plus profond de nous. Inside nous promène pendant une décennie de Montréal à New-York, de la côte Ouest au Rwanda. Ses personnages tour à tour nous touchent et nous agacent, mais on ne peut s'empêcher de suivre leurs cheminements comme ceux d'amis perdus de vue que l'on a plaisir à retrouver.
L'amour, la filiation, la perte, la culpabilité, la grâce aussi : Inside joue sur tous ces registres avec une sensibilité et une justesse peu communes. Une découverte!
Traduit de l'anglais (Canada) par Clément Baude, Gallimard, 22,50 €
Quand un jeune Islandais de 90 ans décide après la mort de sa femme de rédiger une lettre testament à son ancienne maîtresse ça donne des regrets, des remords, des ragots de villages, des moments de grâce comme il y en a peu dans une vie, de l'érotisme champêtre, des tempêtes, des joies, des pleurs, un récit bouleversant et magnifique.
Traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsson, Zulma, 16,50 €
L'avis d'Anouk :
Foisonnant, vibrant, bouleversant : Julie Orringer signe avec Le pont invisible une formidable épopée romanesque et donne à ses lecteurs l'impression de découvrir un classique de la littérature Mitteleuropa, quelque part entre Joseph Roth et Stefan Zweig.
En 1937, Andràs Lévi quitte la Hongrie, ses parents vieillissants et ses frères adorés pour s'installer à Paris. Il vient de remporter une bourse qui lui permet d'y poursuivre ses études d'architecture et se plonge avec délice dans la frénésie de la capitale française. Ses études le passionnent, il noue vite de profondes amitiés, trouve un travail dans un théâtre et surtout croise la route de Klára, dont il sent instantanément qu'elle sera l'amour de sa vie. Tant de bonheur est fragile dans une Europe qui vacille. Bientôt le tourbillon de la guerre va rattraper Andràs et les siens. Angoisse, souffrances et arrachements deviendront leur lot quotidien.
Avec ce portrait de l'histoire de sa propre famille, Julie Orringer s'affirme comme une romancière subtile, aussi douée à tisser les destinées sentimentales qu'à évoquer sans pathos l'horreur de la guerre et des camps. Le pont invisible est l'un de ces romans qui font oublier le temps au lecteur : au gré des 800 pages que compte le livre, on vit avec la famille Lévi et on vibre avec eux de bonheur ou d'effroi tout en traversant l'histoire hongroise et européenne. C'est une somptueuse expérience de lecture.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Josée Kamoun, L'Olivier, 24 €