Rue Lelièvre, 1 B-5000 Namur | Tél. : +32 (0)81 22 79 37 | info@librairiepointvirgule.be | Du lundi au samedi de 9h30 à 18h30
L'avis de Patrick:
Voici l'ours tel que vous ne l'avez jamais... lu: dans ce roman absurde et hilarant, William Kotzwinkle nous dresse le portrait d'un ours se rêvant écrivain à succès. Il part se faire éditer à New York avec sous les pattes un manuscrit fourbement volé à un professeur d'université dépressif.
Justice sera-t-elle rendue à l'homme? L'animal retournera-t-il à son animalité?
Dévorez ce livre et vous saurez!
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Nathalie Bru, Cambourakis, 22 €
L'avis d'Anouk :
Comme toujours avec les romans du Danois Jens Christian Grøndahl, on ne dit rien des Complémentaires si l'on en résume la mince intrigue. Prenez un couple bourgeois qui arrive à la cinquantaine, leur fille vidéaste et l'histoire d'amour qui lie celle-ci à un jeune Pakistanais ; regardez-les évoluer pendant quelques journées décisives, celles qui précèdent l'inauguration de la première exposition de la jeune artiste. Ce qui fait le prix et la grâce des Complémentaires et des autres livres de leur auteur, c'est la finesse de ses analyses psychologiques, la façon subtile dont il fait remonter le passé oublié sous la vie ordinaire. Jens Christian Grøndahl est un Stefan Zweig d'aujourd'hui.
Traduit du danois par Alain Gnaedig, Gallimard, Folio, 7 €
Existe aussi en grand format (Gallimard, 18.90 €)
Après le sombre et magistral Sale temps pour les braves, les nouvelles douces amères de La Promo 49 et dans la continuité de la brève chronique hollywoodienne Strass et paillettes, les éditions Cambourakis poursuivent la traduction française du grand ami de Brautigan, l’américain Don Carpenter.
Deux comédiens où nous suivons les frasques et tribulations de deux hommes formant un duo comique à l’image de Dean Martin et Jerry Lewis. L’un essayant de garder les pieds sur terre, l’autre insaisissable et grandiloquent coureur de jupons, les deux, alcooliques, drogués, mélancoliques.
Tout comme dans La Promo 49, ce roman est composé de vignettes tantôt (très) drôles, tantôt tristes qui sonnent toujours juste, qui marquent à tous les coups. Deux comédiens c’est l’histoire d’une grande amitié de deux hommes très différents qui tentent de survivre dans le show business hollywoodien des années 1960. C’est magnifique, c’est fort, ça se lit comme on regarderait un vieil et bel album contenant tous les moments de grâce d’une époque révolue.
On n’a pas vraiment disparu, mais c’est l’impression que ça m’a fait. Ensuite, tout m’est revenu clairement et j’étais allongé à côté de la plus belle créature que j’aie jamais vue. Je ne décrirai pas comment nous avons fait l’amour, les combinaisons sont limitées après tout, mais ce que nous avons fait était éblouissant et semblait neuf, « notre » expérience, « notre » invention. Bien sûr, depuis que le monde est monde, les humains n’ont pas arrêté d’inventer ces savoureux passe-temps en croyant qu’ils étaient uniques. Est-ce de l’amour ? Qui sait ?
Ce qui est sûr, c’est que ça faisait du bien et que j’en voulais plus, beaucoup plus. Je ne savais pas comment se sentait Sonny parce que je ne sais jamais comment les autres se sentent, mais elle avait l’air plutôt contente, s’accrochait à moi et semblait irradier d’un amour brûlant pour moi durant tout le temps qu’on a passé dans cette chambre, et j’aurais aimé qu’on y reste ensemble pour toujours, parce que rien ne se répète jamais.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Céline Leroy, Cambourakis, 21 €