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Après le sombre et magistral Sale temps pour les braves, les nouvelles douces amères de La Promo 49 et dans la continuité de la brève chronique hollywoodienne Strass et paillettes, les éditions Cambourakis poursuivent la traduction française du grand ami de Brautigan, l’américain Don Carpenter.
Deux comédiens où nous suivons les frasques et tribulations de deux hommes formant un duo comique à l’image de Dean Martin et Jerry Lewis. L’un essayant de garder les pieds sur terre, l’autre insaisissable et grandiloquent coureur de jupons, les deux, alcooliques, drogués, mélancoliques.
Tout comme dans La Promo 49, ce roman est composé de vignettes tantôt (très) drôles, tantôt tristes qui sonnent toujours juste, qui marquent à tous les coups. Deux comédiens c’est l’histoire d’une grande amitié de deux hommes très différents qui tentent de survivre dans le show business hollywoodien des années 1960. C’est magnifique, c’est fort, ça se lit comme on regarderait un vieil et bel album contenant tous les moments de grâce d’une époque révolue.
On n’a pas vraiment disparu, mais c’est l’impression que ça m’a fait. Ensuite, tout m’est revenu clairement et j’étais allongé à côté de la plus belle créature que j’aie jamais vue. Je ne décrirai pas comment nous avons fait l’amour, les combinaisons sont limitées après tout, mais ce que nous avons fait était éblouissant et semblait neuf, « notre » expérience, « notre » invention. Bien sûr, depuis que le monde est monde, les humains n’ont pas arrêté d’inventer ces savoureux passe-temps en croyant qu’ils étaient uniques. Est-ce de l’amour ? Qui sait ?
Ce qui est sûr, c’est que ça faisait du bien et que j’en voulais plus, beaucoup plus. Je ne savais pas comment se sentait Sonny parce que je ne sais jamais comment les autres se sentent, mais elle avait l’air plutôt contente, s’accrochait à moi et semblait irradier d’un amour brûlant pour moi durant tout le temps qu’on a passé dans cette chambre, et j’aurais aimé qu’on y reste ensemble pour toujours, parce que rien ne se répète jamais.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Céline Leroy, Cambourakis, 21 €
L'avis d'Anouk
Le regard plein de malice, Goran Petrović entrouve les portes d’un monde à jamais englouti : la Yougoslavie des années 80. Dans une petite ville serbe où le temps semble suspendu, l’Uranie, avec son plafond constellé d’étoiles, est à lui seul tout l’univers. C’est que, dans ce cinéma poussiéreux, tout le monde se retrouve – riches et pauvres, jeunes et vieux, et même une perruche baptisée Démocratie… Goran Petrović égrène les histoires ébouriffantes de tout ce petit monde : le temps d’une séance, les mémoires se délient et les destins basculent. Bientôt la guerre viendra disloquer cette joyeuse exubérance. Mais si le tragique affleure souvent, Petrović le tient à distance avec ironie et un sens inégalé du réalisme magique. Drôle et triste, léger et profond, Sous un Ciel qui s’écaille est un roman en état de grâce.
L'avis d'Adrien :
De mère allemande et de père russe, installé en Finlande, Henry Parland, mort foudroyé par une scarlatine en 1930 à l’âge de 22 ans, laissera derrière lui cet unique roman écrit en… suédois ! Le héros, Henry, un an après la mort de son premier amour, Amy, nous trace le portrait de leur histoire commune. Leurs nuits blanches, leur vie de noceurs dans l’aristocratie scandinave des années 20, leurs déchirements. Récit largement autobiographique, que nous pourrions situer entre Proust et Fitzgerald, le dandy maîtrise parfaitement la langue et nous entraîne inexorablement dans le tourbillon d’un amour juvénile à l’issue fatale.