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Au coeur du Nevada, La Lune. Montagne envoûtante, désertique, inquiétante. Un homme, William Gasper, en fait son repère, l'arpentant inlassablement. La montagne est le dépositaire de sa mémoire, de ses lectures, de sa misanthropie. Jusqu'au jour où il éprouve le sentiment d'une autre présence. Qui est cet homme en armes qui le suit? Quelle page du passé de Gasper veut-il réécrire?
Avec ce roman inclassable, à la fois récit de montagne, poème naturaliste et thriller halluciné, Howard McCord signe un livre dont le lecteur ne sort pas indemne. C'est violent et philosophique tout à la fois, d'une efficacité redoutable, totalement addictif.
Ce samedi 29 août à 15 heures, Howard McCord sera l'invité de l'intime festival: une rencontre exceptionnelle, ne la manquez pas!
Gallmeister, traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Mailhos, collection Totem, 7.20 €
L'avis d'Edith:
Écrit en 1929, « Le bateau-usine » (Kanikosen) est considéré comme un chef d’œuvre de la littérature prolétarienne. Au Japon, les bateaux-usines sont d'énormes paquebots croulants consacrés à la pêche au crabe. Le Hakkô-maru est l'un de ces bateaux. Naviguant vers le nord et la mer du Kamtchatka, ils partent pour plusieurs mois avec des centaines d'hommes à bord. Ceux-ci, paysans, pêcheurs, anciens mineurs, ouvriers travaillent alors dans des conditions terribles et se retrouvent à la merci de l'intendant du bord, bras armé de l'entreprise en mer.
Pas tout à fait bateau, la loi de la mer ne compte pas à bord. Il n'est pas question de porter secours à un navire en détresse au risque de faire moins de profits. Pas tout à fait usine, rien n'est là pour protéger les travailleurs. Travail forcé jusqu'à l'épuisement, châtiments corporels en cas de baisse de production, régime alimentaire misérable, crasse, maladies, accidents, froid... La condition des travailleurs japonais dans les années 1920 est dépeinte avec un violent réalisme par Kobayashi Takiji. Face aux profits de l'industrie du crabe, la vie d'un homme d'Hokkaidô ne vaut rien.
Les hommes sélectionnés par l'entreprise pour travailler sur les bateaux-usines sont ceux les plus éloignés du syndicalisme. Mais les terribles conditions de travail et de vie en mer deviennent la meilleure recette pour qu'ils se rassemblent et se révoltent. À une époque où les idées rouges d'une Russie communiste menacent le Japon, les bateaux-usines connaissent alors les premières grèves.
Le livre, censuré lors de sa sortie en 1929, a connu en 2008 un regain de succès incroyable au Japon et a été brandi comme l'emblème de la précarité des travailleurs japonais face aux crises économiques. Il a été traduit en français pour la première fois en 2009.
Kobayashi Takiji, torturé et assassiné par la police politique en 1933 à cause de ses livres, n'aurait pas pu se douter que, 80 ans plus tard, son livre aurait gardé toute la force de son message de justice sociale face à l'avidité de profits du capitalisme. Un roman sobre et direct, dans lequel le réalisme n'a pas besoin de romanesque pour marquer.
L'avis d'Edith
Un père construit pour sa fille aveugle de parfaites répliques miniatures des villes où ils vivent pour qu'elle puisse s'y retrouver sans yeux.En Allemagne, un garçon orphelin et sa sœur réparent en secret un poste radio et captent la mystérieuse émission d'un Professeur français.Un diamant. Un gardien de clés aux doigts de fée.Et puis la Guerre qui éclate et bouscule les pièces paisiblement rangées de l'échiquier.
Dans Saint-Malo occupée par les Allemands, Marie-Laure se débrouille avec Jules Verne, les coquillages et son oncle à moitié fou. Dans l'est de l'Europe, Werner traque les émissions clandestines de résistants. En Europe, un homme cherche des pierres précieuses, obsédé par une en particulier.
Si l'histoire a lieu pendant la Seconde Guerre mondiale, « Toute la lumière que nous ne pouvons voir » n'est pas vraiment un roman de guerre pour autant. Il est le roman coloré de deux chemins qui se faufilent à travers un monde retourné. On suit Marie-Laure à travers ce qu'elle voit sans voir, Werner à travers ce qui l'emporte sans pouvoir résister.
C'est la fresque captivante de plusieurs destins au cours de la guerre 1940-1945, portés par la plume énergique, parfois lyrique, d'Anthoy Doerr et par des chapitres courts et haletants.
Albin Michel, 26.35€