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ecoute jolie marcia quantalhinaL'avis d'Adrien:

Nous ne saurions trop vous conseiller de vous plonger dans "Ecoute, Jolie Márcia" de Marcello Quintanilha.

Sous des dehors acidulés avec ses couleurs fluo et flashy qui apportent la lumière, c'est un récit social rugueux que l'on suit où une infirmière quinqua, habitante d'une favela proche de Rio, est aux prises avec sa fille Jacqueline, jeune adulte grande gueule tuant son ennui avec des dealers, caïds des bas-quartiers.

Les illustrations, la scénographie, les couleurs donc, la profondeur des personnages, la fluidité du récit font de cet album une réussite totale.

Cà et Là, 22 eurosbtn commande

dernier mouvement seethalerL'avis d'Anouk:

Avril 1911, quelque part sur l’Atlantique. Gustav Mahler a cinquante ans et rentre d’un séjour américain. Il a souvent traversé l’océan mais ce voyage, il le sait, sera le dernier. Sur le pont du paquebot, rongé par la fièvre, il affronte ses souvenirs, ses tourments, ses remords. Une façon, sans doute, de tenir la mort à distance: Tout regorgeait de vie. La mort elle-même n’était qu’une idée de vivants. Tant qu’on pouvait se l’imaginer, elle n’était pas encore là.

En retraçant le Dernier Mouvement de la vie de Gustav Mahler, le romancier autrichien Robert Seethaler ne cherche pas l’exactitude du biographe; il tente plutôt d’approcher au plus près, au plus juste, le mystère d’une âme vouée à la création. Le roman se tient avec pudeur et retenue aux côtés du musicien, comme ce jeune garçon de cabine qui l’assiste et viendra donner au livre sa conclusion belle et poignante.

La vie de Mahler est un tourbillon d’émotions vives, marquée par une insatiable quête de la perfection (Il avait souvent fait l’expérience de ce cheminement: désespoir, refus effondrement, mais finalement la percée, l’heureux dénouement. Du moins tant qu’il subsistait assez de fureur et de force. Dans le cas contraire, on en restait au désespoir. Mis il n’en fallait pas moins continuer), par une histoire d’amour entrée dans la légende, par le chagrin de la perte d’une enfant de cinq ans. Tout cela, Robert Seethaler l’évoque par des touches impressionnistes, au gré des pensées qui naissent de la contemplation de l’océan. Les sensations sont le cœur du livre, comme elles sont celui de la musique de Mahler. Mouvantes, en perpétuelle métamorphose, elles irriguent ce bref roman qui, depuis le seuil de la mort, nous parle si bien de la vie. Elle était à peine plus qu’une brève expiration, un souffle dans la tempête du monde, mais il aimait tant la vie que l’inanité de cet amour l’emplissait d’une tristesse déchirante.

 

Sabine Wespieser Éditeur, traduit de l'allemand (Autriche) par Élisabeth Landes, 15 eurosbtn commande

Disponible en format numérique ici

puisette et fragileL'avis d'Adrien :

Un phare blanc à rayures et tout autour, il y a la mer. C'est là que vit la jeune Puisette accompagnée de son fidèle ami, Pingouin. Chaque matin, dès l'aube, Puisette se met à l'œuvre pour recréer le décor, insuffler quelques nuages, hisser un beau soleil, accrocher quelques mouettes, placer les vagues, regonfler les poissons, ...
Quand un jour échoue sur la plage un grand colis étiqueté fragile, une jeune fille mutique en sort. Puisette n'a rien commandé, Pingouin non plus, misère, et voilà leur train-train quotidien chamboulé. Puisette essaye bien de voir s'il n'y a pas moyen de renvoyer le colis, d'instaurer des règles, des limites, la maintenant surnommée « Fragile » s'installe et, petit à petit, Puisette lâche du lest…

Les thématiques sont riches, celle de la solitude de Puisette qui s’accommode de cette vie très (trop) cadrée, celle du manque quand Fragile quitte Puisette et, la plus évidente et cruciale, celle de l’accueil. Si Fragile lui semble très différente d’elle, Puisette prend assez vite conscience que ces différences importent peu et qu’un seul petit pas vers l’autre – vers l’Autre – fait vite s’envoler toutes les barrières.

Avec trois couleurs, bleu, rose, jaune, les illustrations posent les ambiances de l’histoire, tantôt sereines tantôt agitées. Le ton enlevé et spontané de Puisette apporte à la fois humour et étonnement. Le message du livre est grand et tire sa force et sa fraîcheur de ces couleurs, de ce ton, de la simplicité de ses décors tout en collage. Un magnifique album jeunesse, éloge de la différence et du vivre ensemble, notions souvent rabâchées, termes galvaudés mais dont l’évocation touche ici directement au cœur et à l’esprit. Cet album montre combien il est important d’accueillir l’inconnu, de tisser des liens, d’établir la communication ; il réussit haut la main le tour de force d’être à la fois beau, simple, drôle et intelligent, ce qui n’est pas rien.

Seuil Jeunesse, 15.90 €, à partir de 6 ansbtn commande

1 2 3 sauter jadoulL'avis de Régis

1, 2, 3, sauter! Comme ces quelques mots évoquent à merveille le jeu, l’enfance, le rire! Comme les souvenirs heureux surgissent si tôt prononcée cette petite ritournelle!

Emile Jadoul publie aujourd’hui un nouvel album aux éditions Pastel, et cela nous met en joie… Joie de retrouver le personnage de Grand Lion, découvert dans son précédent livre, Dans mon nid. Joie de se glisser dans ses pages et de s’y sentir tellement bien !

Lapin, Souris et Ecureuil s’ennuient, Grand Lion leur propose alors de jouer à 1, 2, 3, sauter ! En voilà une bonne idée. Chacun à leur tour, ils seront envoyés dans les airs, tels de vrais cascadeurs. Et hop! et hop! ils voudraient tant que ça recommence encore et encore. Quand vient à passer un oiseau…

Un album joyeux, tout en mouvements et petits sauts. Grand Lion est doux et protecteur, toujours prêt à amuser sa petite bande d’amis. Emile Jadoul croque avec finesse le monde des enfants. Son trait, ses couleurs, le rythme de son histoire les accompagnent avec malice et les aident à apprivoiser leurs peurs et à s’ouvrir aux autres.

L'École des Loisirs - Pastel, 12.50 eurosbtn commande

 

1 2 3 sauter jadoul2

georges perec c christine lipinskaPerec, c’est une voix, douce et chaude, voilée de tant de cigarettes, pudique et bouleversante quand elle égrène Je me souviens ou les souvenirs d’Ellis Island.

Perec, c’est un regard, des yeux pétillants et joueurs, d’une intelligence lumineuse.

Perec, c’est la littérature faite générosité, éclat, jubilation.

Quarante ans après sa mort, Georges Perec n'a pas fini de nous