Rue Lelièvre, 1 B-5000 Namur | Tél. : +32 (0)81 22 79 37 | info@librairiepointvirgule.be | Du lundi au samedi de 9h30 à 18h30
Ils se sont aimés. Il se pense guéri de cette femme insaisissable, a connu et perdu d'autres amours depuis leur histoire. Quand elle l'appelle pourtant il laisse tout pour la rejoindre dans l'été provençal. Il est pianiste, travaille Mozart avec assiduité, comme pour trouver l'équilibre au bord du gouffre. La musique est pour lui un art de la nuance, mais comment laisser advenir la nuance dans le tumulte des sentiments amoureux?
Avec ce texte très bref, placé sous l'exergue de la Fantaisie en ut mineur de Mozart, Philippe Lançon nous offre une partition aussi inquiète et virtuose que celle du Salzbourgeois. Sur la passion amoureuse, le destin, l'inexorable fuite du temps, L'Élan jette une lumière intense. L'écriture de Philippe Lançon, ramassée, vibrante, brille par sa justesse et son intelligence. L'Élan se lit d'une traite, mais habite longtemps son lecteur. Comme le veut l'adage, "le silence après Mozart..."
L'avis d'Anouk
En cette après-midi de septembre 1943, Marcel Cohen a cinq ans. Il quitte l'appartement de ses grands-parents pour aller jouer dans le parc voisin. Quand ses jeux se terminent, c'est d'un coup son enfance qui prend fin : son père, sa mère, sa petite soeur, ses grands-parents, un oncle ont été raflés. Ils partent pour la Nuit et le Brouillard et n'en reviendront pas.
Marcel Cohen a grandi sur cette béance. Inlassablement il a traqué les fragments de la vie des siens, interrogé les survivants, tenté de faire parler les photos. De cette quête intime il fait aujourd'hui un livre superbe et poignant, comme un tombeau pour ses morts qui en sont privés. "Sur la scène intérieure" est un livre qui marque. Sur la mémoire et l'oubli, sur la filiation, sur l'imprégnation des années d'enfance dans la vie adulte, Marcel Cohen pose un regard d'une profonde intelligence et d'une réconfortante fraternité. C'est bouleversant.
Éditions Gallimard, "L'un et l'autre", 17.90 €
L'avis d'Anouk :
Au coeur des deux textes qui égrènent "Des saisons au bord de la mer", l'enfance. Ou plutôt la mémoire de l'enfance, ce qui remonte à la surface de ces années jamais aussi insouciantes que l'on aime à le croire.
C'est la même grâce qui irrigue ces deux récits, par-delà la distance du temps et le gouffre de la guerre : la liberté conquise avec gourmandise, l'attention au monde qui gronde alentour, la passion des hommes et des paysages, des histoires partagées et des bonheurs fugitifs. Avec "Des saisons au bord de la mer", François Maspero poursuit son cheminement et sa quête de mémoire. On retrouve, page après page, ce qui nous rend chacun de ses livres tellement précieux : son humilité, sa pudeur et son infinie générosité.