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sur la scene interieure - cohenL'avis d'Anouk

En cette après-midi de septembre 1943, Marcel Cohen a cinq ans. Il quitte l'appartement de ses grands-parents pour aller jouer dans le parc voisin. Quand ses jeux se terminent, c'est d'un coup son enfance qui prend fin : son père, sa mère, sa petite soeur, ses grands-parents, un oncle ont été raflés. Ils partent pour la Nuit et le Brouillard et n'en reviendront pas.

Marcel Cohen a grandi sur cette béance. Inlassablement il a traqué les fragments de la vie des siens, interrogé les survivants, tenté de faire parler les photos. De cette quête intime il fait aujourd'hui un livre superbe et poignant, comme un tombeau pour ses morts qui en sont privés. "Sur la scène intérieure" est un livre qui marque. Sur la mémoire et l'oubli, sur la filiation, sur l'imprégnation des années d'enfance dans la vie adulte, Marcel Cohen pose un regard d'une profonde intelligence et d'une réconfortante fraternité. C'est bouleversant.btn commande

Éditions Gallimard, "L'un et l'autre", 17.90 €

des saisons masperoL'avis d'Anouk :

Au coeur des deux textes qui égrènent "Des saisons au bord de la mer", l'enfance. Ou plutôt la mémoire de l'enfance, ce qui remonte à la surface de ces années jamais aussi insouciantes que l'on aime à le croire.

C'est la même grâce qui irrigue ces deux récits, par-delà la distance du temps et le gouffre de la guerre : la liberté conquise avec gourmandise, l'attention au monde qui gronde alentour, la passion des hommes et des paysages, des histoires partagées et des bonheurs fugitifs. Avec "Des saisons au bord de la mer", François Maspero poursuit son cheminement et sa quête de mémoire. On retrouve, page après page, ce qui nous rend chacun de ses livres tellement précieux : son humilité, sa pudeur et son infinie générosité.

Points, 6,30 €btn commande

14-EchenozL'avis d'Anouk :

Que dire du dernier roman de Jean Échenoz qui ne sonne pas comme une banalité absolue ? Que « 14 » est un chef d’œuvre de concision, puisque le romancier arrive, derrière un titre-programme aussi ramassé que son livre, à faire revivre la Grande Guerre dans tous ses aspects ? Que l’écriture est plus somptueuse que jamais, elliptique, tendue, brillante ? Que Jean Échenoz prend plaisir à mettre à mal toutes les institutions, l’Armée bien sûr, mais aussi l’Église et le mariage, et peut-être même la littérature ? Que pour le concentré de plaisir et d’intelligence romanesques offert par le premier chapitre de ce roman bref, on est prêt à échanger plusieurs centaines de pages lues ailleurs, tant cette scène d’ouverture est inoubliable ?
On pourrait dire tout cela et mille autres choses encore : Jean Échenoz n’épuise jamais notre admiration.
Alors on ne dira presque rien, juste deux mots : lisez « 14 » !

Éditions de Minuit, 12.50 €

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