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L'avis d'Edith:
Certes, un livre de zombie. Mais si peu!
Labofnia, petite île du Pacifique pleine d'une étrange population à moitié vivante, existe. C'est juste que presque personne n'en connait l'existence, savamment cachée depuis sa découverte au début du siècle par l'Angleterre et la France.
Sur Labofnia, Johannes, comme tous les Labofniens, apparaît nu un beau matin. Et comme tous les Labofniens, il ne ressent pas grand-chose. Si ce n'est cette étrange nostalgie de ressentir...
Sur fond d'une théorie du complot qui nous aurait caché depuis un siècle l'existence d'humains pas tout à fait humains, le livre nous attache à ces Labofniens pourtant guère attachants. Et nous tient en haleine par un goutte à goutte de révélations cruciales, qui finissent par former un tableau... plutôt convaincant!
Intrigant, surprenant, un brin morbide... et pourtant émouvant. Un détournement du genre qui pourrait séduire les plus réfractaires aux histoires de morts-vivants!
L'efficacité d'un thriller psychologique, la subtilité des meilleurs romans anglais, la réflexion sur notre société et une lucidité digne de George Orwell, la passion d'une histoire d'amour inoubliable: on trouve tout cela dans cet épatant premier roman. Owen Sheers réussit à merveille à tisser les destins de trois hommes d'aujourd'hui, rongés par le deuil, le remord, la conscience des occasions manquées. "J'ai vu un homme" tient ce pari impossible d'être tout à la fois totalement addictif et profondément bouleversant.
Hildur apprend la mort de Siggý, sa mère. Et pendant quelques semaines, Hildur plonge. Elle suit, impuissante, les fils cassés de la toile d'araignée de sa vie, happée par cette mère qui n'a pas bien su l'aimer, à trop aimer sa propre folie. On suit Hildur à chacun de ses pas en arrière si difficiles à faire, pour peut-être réussir à la fin du roman à en faire quelques-uns en avant, hissée – qui sait – par deux yeux vairons…
« J'ai toujours ton cœur avec moi » est un tourbillon de pensées qui se perdent dans des jours perdus, de pensées angoissées prisonnières de la narratrice, qui néanmoins avance. On tente de la suivre, à une distance raisonnable, car on croit malgré elle que peut-être le soleil…
Traduit de l'islandais par Jean-Christophe Salaün, Zulma, 16.50 €
Le deuxième tome de la saga de Christelle Dabos nous emmène découvrir plus en détails l'univers surprenant des Arches familiales. Dans les intrigues de la tortueuse Citacielle, la maladresse d'Ophélie ne s'arrange pas. Ses pouvoirs de liseuse et de passe-miroir ont beau être rares, elle ne paie décidément pas de mine. Son lugubre fiancé Thorn n'arrange rien, ni les douteux passe-temps des sabliers d'évasion.
L'avantage pour le lecteur est que son quotidien à la Citacielle, sous le regard de feu de leur Ancien à moitié sénile, est loin d'être morose! Le fascinant monde imaginé par Christelle Dabos recèle encore bien des recoins!
Les honorables membres du Cercle des sept âmes, vieilles dames pour la plupart, sont convaincues que les philosophes antiques se sont réincarnés dans les chats de gouttière athéniens. Or les Jeux Olympiques d'Athènes approchent et une campagne d'éradication des chats errants est sur le point de se déclencher. Face au danger qui menace leurs protégés, le Cercle tente de s'organiser...
Entre précis de philosophie néo-antique, résistance animale, écriture fine et humour absurde, « Les sept vies des chats d'Athènes » est un petit bijou d'ironie philosophique!
Traduit du grec par Gilles Decorvet, Sabine Wespieser, SW poche, 8 €