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toi et moi jeffersL'avis de Régis:

C’est un vrai livre d’amour que cet album-là. D’amour fou, joyeux et sans limite, celui qui unit un père à sa fille. «Nous avons tellement d’amour à partager, alors n’oublions pas d’en mettre de côté».

En quelques situations bien réelles ou complètement loufoques, Olivier Jeffers dit parfaitement ce qui se joue dans cette relation. Il y a bien sûr ce besoin éternel de transmettre, d’expliquer, de projeter. Mais il y a aussi et surtout l’envie de prendre du bon temps, de s’extasier, de prendre soin de chaque petit moment. Tout n’est pas grandiose dans une vie et rien n’est figé, nos perceptions changent et changeront. Après avoir construit un fort ou un bateau invincible, une grande maison puis une modeste cabane, l’album se termine d’ailleurs par une nuit sous les étoiles pour une fille et son père. N’est-ce pas finalement le plus beau des projets de vie?

Le travail graphique d’Oliver Jeffers n’est plus à présenter. On reconnait sa patte au premier coup d’œil. Pourtant, on ne peut que s’extasier devant cette avalanche de couleurs, ses ambiances si particulières, cette douceur. Une simplicité apparente qui ferait presqu’oublier l’immense travail que représente chaque visage, chaque paysage, chaque détail. Une pure merveille !


Notez qu'il y a deux ans, le même éditeur publiait un autre album du même auteur: «Nous sommes là, notes concernant la vie sur la planète terre». On ne vous en dit pas plus, venez le découvrir chez nous!

Nous avons préparé un petit dossier pour vous présenter l’œuvre d’Oliver Jeffers: c’est par ici!

Kaléidoscope, traduit de l'anglais par Rosalind Elland-Goldsmith, 15 eurosbtn commande

ce genre de petites choses keeganL'avis d'Anouk:

C'est un livre qui s'avance à bas bruit. Sa discrétion est là déjà dès le titre, comme programmatique: ici rien de spectaculaire, il ne sera question que de petites choses. Et pourtant, les lecteurs qui suivent l'Irlandaise Claire Keegan depuis "Les trois lumières", publié par Sabine Wespieser il y a presque dix ans, savent combien ses livres sont retentissants. Intenses. Vibrants. Inoubliables.

"Ce genre de petites choses", c'est ce qui vient bouleverser le quotidien de Bill Furlong, marchand de charbon dans une petite ville d'Irlande. Père aimant de cinq filles, époux dévoué, Bill a plutôt bien réussi. Ce n'était pas écrit d'avance pour l'enfant sans père qu'il a été. De ses années-là, de la vulnérabilité de sa mère enceinte à quinze ans, Il a gardé la conscience que "ce serait la chose la plus facile au monde de tout perdre". Alors Bill s'accroche, travaille dur, essaie de mettre de la bonté dans l'âpre quotidien. 

Quand s'ouvre le roman, la fin d'année est proche, le froid bien installé. Jamais les corneilles n'ont été aussi nombreuses qu'en cette année 1985. Dans l'Irlande catholique, tout le monde se prépare à célébrer Noël. Installé à la lisière de la ville, le couvent en est pourtant comme le cœur battant, l'endroit où tout se sait, où tout se juge, où les enfants vont à l'école. En y livrant un matin le charbon commandé par les sœurs, Bill va faire une découverte qui l'ébranle au plus profond.

"Pourquoi les choses les plus proches étaient-elles souvent les plus difficiles à voir?" se demande Bill. Il sait que pour lui, désormais, rien ne sera plus comme avant. Il sait que "pour se regarder en face dans le miroir", il lui faut trouver le courage de mettre en péril tout ce qu'il a si patiemment construit — son identité, sa famille, sa réputation. C'est le cheminement de cet homme simple et généreux que nous donne à suivre Claire Keegan, avec une palette de sentiments et d'émotions d'une infinie richesse.

"Ce genre de petites choses" nous parle intimement de la plus grande de toutes: l'audace d'espérer et de construire un autre monde. Plus que jamais, nous avons besoin de cette audace-là.

 

Sabine Wespieser, traduit de l'anglais (Irlande) par Jacqueline Odin, 15 eurosbtn commande

petit loup pittauL'avis de Régis:

Une longue, longue, longue histoire, n’est-ce pas ce dont rêve chaque enfant?

Eh bien, la voici, signée par le grand Francesco Pittau: «Petit-Loup» est sans aucun doute le livre que vous allez lire et relire cet hiver, au coin du feu, à vos petits loups à vous. Installez-vous confortablement et profitez de la douceur qui se dégage, dès la couverture, des illustrations de Julia Woignier.

«Petit-Loup» a le charme d’un conte oublié, on y plonge avec délice dès les premiers mots: En ce temps-là (il y a très très très longtemps), les animaux parlaient… ils parlaient tous la même langue. La langue était donc universelle et la politesse, une évidence. Jamais le plus fougueux des renards ne se serait autorisé à croquer le moindre lapin sans s’excuser au préalable et justifier son appétit dans un vocabulaire choisi.

Bref, en ces temps oubliés et lointains, vivait dans une forêt profonde une famille de loups: le père, la mère et un petit, le «Petit-Loup» du titre, bien entendu. Il venait de naître au printemps dernier et se délectait des beautés de la nature en été. Chaque jour était une fête, chaque promenade un enchantement. D’autant plus que le louveteau s’était lié d’amitié avec un jeune écureuil appelé Kroc. Rien ne pouvait séparer ces deux-là… Mais jusque quand?

L’histoire nous dira qu’il y a bien des choses qui passent, qui évoluent; les saisons se bousculent, on devient grand sans s’en apercevoir. Mais l’histoire nous dira aussi que certains liens sont plus forts que tout et que les vrais amis sont pour la vie!

Un album incontournable de cette année, un réel bonheur de lecture, tant l’écriture de Francisco Pittau est belle, juste, parfaitement maîtrisée. Les illustrations de Julia Woignier, tantôt discrètes, tantôt en pleine page, nous immergent dans ce conte animalier et nous font ressentir chaque émotion.

Tout simplement magnifique!

Albin Michel, 15.55 eurosbtn commande

aubois colletteL'avis d'Anouk:

C'est un album joyeusement inclassable, quelque part entre bande dessinée et enquête sociologique, recueil de contes et documentaire — à moins qu'il ne s'agisse d'un long poème. Les images de Chaline Collette sont magnifiques. Lumineuses, tendres, précises, elles accompagnent avec finesse les douze histoires qui composent "Au bois".

Douze histoires qui ont été recueillies auprès d'amoureux de la forêt de tous les âges et de tous les horizons, du cueilleur de champignon aux enfants qui rêvent de cabanes, du sportif au bûcheron, du promeneur à l'affouagiste. Chaque histoire ouvre une fenêtre sur les mille et unes facettes de la vie dans les bois. L'humour est souvent au rendez-vous, comme dans cette planche très drôle où une laie veille jalousement sur ses petits. On ne trouve en revanche ni clichés ni jugements: le chasseur et son chien ont un long et émouvant tête à tête avec des chamois, et "il n'y a pas besoin de connaître le nom de tous les champignons, de toutes les fleurs, de tous les arbres pour adorer être en forêt".

La question écologique est évidemment bien présente au fil des pages, qu'il s'agisse des ravages de la déforestation ou des changements climatiques. Mais Charline Collette laisse surtout la part belle aux émotions, aux ressentis et aux souvenirs d'enfance, ce qui nous rappelle combien la forêt structure notre imaginaire.

aubois 2 collettePas de doute, "Au bois" deviendra un classique, un de ces albums hors du temps où l'on se sent si bien.

"Tu as mis tes bottes? Tu as pris ta gourde et ton goûter? Alors en route pour le bois!"

Pour tous dès 5 ans.

 

Les Fourmis rouges, 18,90 eurosbtn commande

 

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catherinepineurChaque semaine, nous souhaitons mettre à l'honneur l'œuvre d'une autrice ou d'un auteur jeunesse. Nous ouvrons cette nouvelle série en compagnie de Catherine Pineur.

Catherine Pineur a étudié l'illustration à l'Institut Saint-Luc de Liège et à l'atelier d'illustration des Arts Décoratifs de Strasbourg. Depuis 15 ans, elle a publié de nombreux albums aux éditions Pastel, tantôt seule, tantôt avec son complice Emile Jadoul.


Ce qui frappe quand on ouvre un livre de Catherine Pineur,