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unite 8200 - alfonL'avis de Patrick:

"Qui donc était le chat, et qui donc la souris?"

L'unité 8200 existe, l'Israélien Dov Alfon l'a intégrée durant son service militaire. Unité d'élite spécialisée dans le renseignement technologique, elle est le visage ultramoderne de cette rengaine éternelle: la guerre.

Jouant avec les codes du thriller et du roman d'espionnage, Dov Alfon entremêle géopolitique, intérêts privés, rivalités et intrigues de palais. Qui sert qui, qui surveille qui, qui pense quoi: dans cette course-poursuite menée à vive allure, mieux vaut ne pas se fier aux apparences.

Bluffant et très malin!

Liana Levi, traduit de l'anglais par Françoise Bouillot, 21 €
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dubois goncourtOn vous le dit et on vous le répète inlassablement depuis la parution du livre fin août: avec "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon", Jean-Paul Dubois a réussi un roman parfait. Nous nous réjouissons de le voir aujourd'hui couronné par le Prix Goncourt!

je ne reverrai - altanL'avis d'Anouk:

Il y a des livres qui s'imposent par leur absolue nécessité, et « Je ne reverrai plus le monde » est de ceux-là.

Les textes rassemblés par le journaliste turc Ahmed Altan, emprisonné depuis la tentative de putsch de l'été 2016 en Turquie, fugacement relaxé début novembre et de nouveau derrière les barreaux, sidèrent par leur puissance d'évocation. Ahmed Altan raconte, dans une langue de peu de mots et qui va droit au but, son arrestation, la vie en prison, les privations, son combat au quotidien pour préserver sa dignité et son humanité. Il nous montre aussi combien la littérature sauve du pire : « Je ne suis pas là où je suis, ni là où je ne suis pas. Enfermez-moi où vous voulez, je parcours le monde avec les ailes de l’imagination. »

L'emprisonnement n'empêche pas Ahmed Altan de vivre et de penser en homme libre. Sa liberté et sa noblesse sont irréductibles, infiniment plus solides que les barreaux de sa prison. Sa liberté et sa noblesse nous font éprouver, aussi, combien il est honteux de se taire et de laisser le champ libre aux bourreaux.

Actes Sud, traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes, 18.50 €btn commande

 

tous les hommes - duboisL'avis d'Anouk:

De roman en roman, Jean-Paul Dubois a créé un univers reconnaissable entre tous. Un univers accueillant et confortable, un cocon d'intimité où le romancier offre à ses lecteurs des histoires tout à la fois ordinaires et incroyables. Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon poursuit ce cheminement. On trouve tout dans ce roman généreux, tout ce qui fait le prix d'une vie d'homme: la tendresse et le déchirement, l'amour fou et le désespoir, quelques facéties du destin et même, face au ciel si vaste, une église ensablée.

Paul Hansen doit la vie à l'étonnante rencontre d'un pasteur danois et d'une Toulousaine grandie dans le cinéma qu'exploitaient ses parents. Entre la foi vacillante de son père et la cinéphilie passionnée de sa mère, Paul grandit sans se départir d'un sentiment d'étrangeté. Il est le spectateur étonné de ce couple de parents aimants mais si mal assortis, jusqu'à leur inévitable séparation –  «la fin d'un monde, le nôtre, celui des Hansen, celui de ces gens du Nord et du Sud qui avaient fait tant de kilomètres et tellement de sacrifices intimes pour s'allier (...), tout cela enduré jusqu'à l'os, pour finir séparés, disjoints, déchirés et rompus».

La «mise en liquidation de la famille Hansen» se double d'un éclatement géographique. Le père a fait tant d'efforts pour apprendre le français qu'il renonce à rentrer au Danemark. Il poursuivra au Québec, sans illusion, son oeuvre pastorale. Entre cocasserie et tragique, il y connaîtra le destin qui est souvent celui des pères dans les romans de Jean-Paul Dubois.

Quand Paul arrive à son tour dans cette lointaine Amérique, il ne sait pas encore qu'il va y faire sa vie – travailler, aimer, tracer une voie à sa modeste manière. Intendant d'une immense résidence montréalaise, Paul n'a pas son pareil pour veiller à l'entretien de la piscine, prendre soin de la pelouse, réparer les choses autant que les âmes dans cet univers miniature.

Puis un jour tout déraille...

C'est en prison que nous faisons la connaissance de Paul et déroulons au gré de ses souvenirs le film de sa vie. Il partage quelques mètres carrés et pas mal de complicité avec un «homme et demi», Horton, impressionnant Hells Angels dont la philosophie tient en un tatouage: «Life is a bitch and then you die». Horton et Paul forment un duo comme on en croise rarement – absolument inoubliable. Horton condense dans son imposante personne un sacré mélange de violence et de délicatesse. Il a la capacité de s'absorber dans la contemplation d'un catalogue de pièces pour motos comme un yogi dans sa méditation. La vie n'a pas été tendre avec lui et il le lui rend bien. Mais Horton, tout à ses marottes et entre deux réflexions fulgurantes, devient rapidement pour Paul plus qu'un compagnon de cellule. La fraternité qui se tisse entre les deux hommes, si elle naît d'une «communauté de destin fantaisiste», n'en est pas moins profonde, cimentée par tant de pertes et de renoncements et par leur haine tenace envers toute forme de domination.

Tour à tour émouvant, douloureux et fantastiquement drôle, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon lance des passerelles vers les précédents romans de Jean-Paul Dubois. Pour ses lecteurs fidèles, c'est un plaisir exquis que de retrouver des Paul et des Anna, des dates fétiches, des Citroën DS, des dentistes sadiques, autant de petits cailloux semés avec malice. Tous les hommes... restera assurément comme l'un des grands livres de son auteur, plus lumineux, plus humaniste, plus incisif que jamais. Un livre de résilience et de liberté, «bricolé d'espérance et d'amour», et qui vous regarde droit dans les yeux.

 

FORMIDABLE PRIX GONCOURT 2019!

L'Olivier, 19 €btn commande

lotta la filoute - lindgren alemagnaL'avis de Régis:

Lotta a 4 ans, un sens aigu de la répartie et un goût prononcé pour les jurons. C’est un peu la cousine d’Olga (Le grand livre d’Olga, Geneviève Brisac) ou la confidente de Ramona (Ramona la peste, Beverly Cleary). C’est, à coup sûr, l’antithèse de Martine. On l’appelle Lotta la filoute, ou encore «Tohu-Bohu», et si vous ne la connaissez pas encore, vous ne perdez rien pour attendre!

Plongez avec délice dans ce superbe et gros album que les éditions Versant Sud publient cet automne.

Au texte: l’immensissime Astrid Lindgren, Sérénissime Altesse de la littérature jeunesse, la «maman» de Fifi Brindacier. À l’illustration: Beatrice Alemagna, géniale artiste que nous aimons et suivons passionnément. Entre vos mains: quinze histoires, racontées par la sœur aînée de Lotta, qui vous feront mourir de rire. C’est la vie de famille dans la Suède des années 50-60, les jeux et les inventions loufoques des trois enfants du couple, les visites impromptues chez la voisine, les vacances à la campagne, les pique-niques du dimanche. La vie, quoi, dans sa grande banalité mais racontée avec une telle dose de malice, d’ironie et de mauvaise foi qu’il vous sera impossible de mettre un terme à votre lecture.

La traduction d’Aude Pasquier est pétillante, fine et pleine d’entrain.

Un univers sixties revigorant et ultra attachant, un de ces albums qui vous donne envie d’être déjà le lendemain soir pour raconter l’histoire suivante à vos enfants!

Versant Sud, traduit du suédois par Aude Pasquier, 19.90 €btn commande

 

 

 

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