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tes drole alfred pineurL'avis de Régis:

Avant, bien avant, Sonia était plutôt une grande solitaire, à vivre seule dans sa maison au fond des bois. Mais un jour, comme une évidence, elle a eu le courage d'ouvrir sa porte à Alfred, un drôle d'oiseau que personne ne voulait accueillir. Elle a offert un petit café à cet inconnu, qui venait de loin avec sa chaise pour seul bagage. Alors Alfred est resté, l'amitié est née entre ces deux-là et une petite cabane s'est construite dans l'arbre voisin, la cabane d'Alfred, un endroit où se poser.
 
Des petits cafés, il y en a eu souvent, pour eux deux et pour d'autres aussi, d'autres amis qui "fuient l'autre côté du mur", emportant chacun le même et unique objet de la vie d'avant: une chaise.
 
Aujourd'hui, la vie de Sonia a bien changé. Celle de ses amis aussi. Les cabanes forment maintenant un petit hameau au fond des bois où l'hiver s'installe paisiblement. Sonia rêve de décorer un sapin,  un sapin qu'il faut aller chercher "là-bas", là où on regarde Sonia de travers "lorsqu'elle aide ses amis qui ont fui leur pays". Mais tout ça ne compte plus pour elle, ce qu'ils disent, ce qu'ils inventent. La vie de Sonia n'est plus du tout la même. Et la nôtre? Sommes-nous prêts à sortir notre chaise? à échanger, à partager?
 
alfred 1Catherine Pineur signe cet automne un troisième album autour d'Alfred et Sonia, ses personnages inoubliables. Son trait délicat et dépouillé laisse une grande place à l'émotion de chacun. Tout est dans la grâce, le silence, les regards. Et si de légers flocons tombent en permanence sur chaque page de l'album, c'est bien un sentiment de chaleur et de douceur qui nous envahit. Sa Sonia a ouvert son coeur et ses yeux et nous aide à faire pareil. Un album à partager, partager, partager.

L'École des Loisirs, Pastel, 9.70 eurosbtn commande

 

 

alfred 4

citation anna de green gables

Nous souhaitons une fois encore vous remercier, du fond du cœur, pour tous vos messages de soutien, d'encouragement, d'affection. Ils nous portent jour après jour en cette période tellement inédite. Merci aussi pour votre respect des mesures sanitaires en vigueur. Croyez bien que nous mettons tout en œuvre pour garder vibrant le cœur de la librairie, et pour maintenir bien vivant l'esprit d'accueil, d'échange et de convivialité.

054L'avis d'Adrien :

Ludlow Washington est un jazzman africain américain que l’on va suivre de sa prime enfance jusqu’au mitan de sa vie. Laissé par ses parents à ses cinq ans à une institution pour aveugles où il va subir brimades et humiliations, le jeune Ludlow va faire preuve d’un talent incomparable de musicien qui lui servira de porte de sortie. Il sera engagé de ses seize à ses dix-huit ans par un club de jazz qui après l’orphelinat n’est finalement qu’une autre prison tant il est lié par un contrat le cadenassant. Il prend enfin son envol à dix-huit ans, quittant jeune épouse et nouveau-né, rejoignant pour quelques années l’orchestre d’une star du jazz renommée. Ludlow est ambitieux et depuis ses seize ans, ce qu’il veut et espère plus que tout, c’est monter son orchestre. Il veut jouer son jazz, un jazz vif, cinglant, un jazz qui ne tient pas en place, déconstruit à sa façon.


De par cette histoire écrite en 1965 où l’on suit l’antihéros Ludlow Washington, William Melvin Kelley nous livre avec fluidité une histoire dense, un récit initiatique louvoyant, parce que tout l’art du jazz c’est aussi l’art de l’improvisation. Cette histoire c’est celle des orchestres de jazz, celle de l’amour et de l’amitié, celle du racisme et du ségrégationnisme, celle des années 1950 aux Etats-Unis, c’est celle de la colère. La façon dont l’auteur s’empare de la cécité de Ludlow et de sa difficulté à communiquer nous met, lecteurs, au même niveau que notre jazzman pour percevoir ce qui l’entoure et ce qui lui arrive, appréhender les choses, douter et comprendre. C’est un roman magnifique tout en nuances qui nous fait ressentir la pulsation de la musique à travers les tourments de celui qui la joue et l’adversité à laquelle doit faire face une personne rejetée. C’est un roman cruel, d’une cruauté sourde et d’une beauté virevoltante. Le livre se clôt par un touchant poème écrit en 2019 par la veuve de l’auteur qui montre l’importance qu’a eu le jazz dans la vie de leur couple et dans la vie de Kelley en particulier.

Editions Delcourt Littérature, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Eric Moreau, 21.40 €btn commande

Egalement disponible en version numérique par ici !

bois dormant jameson boutavantL'avis d'Anouk:
 
Douceur, tendresse et poésie, c'est l'alchimie à l'œuvre dans le merveilleux "Au bois dormant", signé Karen Jameson au texte et Marc Boutavant aux images.
 
Une enfant curieuse et créative nous emmène pour une balade dans la forêt automnale. Le carnet de croquis à la main, elle fait le tour des animaux pour leur souhaiter une douce nuit. Bientôt viendra pour elle aussi le temps de retourner se blottir dans le cocon d'une cabane accueillante: "C'est l'heure des rêves, chut! plus un bruit. En attendant demain, bonne nuit !".
 
Pas de doute: "Au bois dormant" est le parfait album complice du moment où l'on se blottit sous la couette. Il accompagnera en douceur les rêves des petits et des grands!
 
Kaléidoscope, traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassalo, 13.50 eurosbtn commande
 
 
 
bois dormant boutavant 22
bois dormant boutavant 33
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
boutavant 2

cazalet 1 etes anglais howardL'avis d'Anouk:

Trois générations de Cazalet se retrouvent chaque été dans leur domaine du Sussex.

La campagne est idyllique, une armée de domestiques veille au bien-être de tout le monde, les journées s’écoulent entre parties de tennis, promenades enchantées et grandes tablées. Chez les Cazalet, vivre ensemble est un art précieux, cultivé avec soin. Ces retrouvailles estivales sont pour chacun une bulle de bonheur, où se mêlent l'attentive amitié que se vouent les frères et soeurs, les jeux des enfants, les convenances délicieusement surannées que la matriarche tente de maintenir.

Elizabeth Jane Howard a un talent peu commun pour varier les points de vue et les éclairages sur ce petit monde. Les dizaines de personnages secondaires n’ont rien à envier à ceux qui occupent le devant de la scène, c’est d’ailleurs en leur compagnie que le roman s’ouvre et se ferme.

À travers la chronique familiale, c’est aussi une fresque sociale et historique qui se tisse dans ces «Étés anglais». Le roman démarre en 1937, dans un monde en marche vers la guerre. Et si, pour beaucoup, l’heure est toujours à l’insouciance, les souvenirs de la Première Guerre Mondiale restent vifs pour les frères Cazalet, et leur prescience du désastre à venir pare le livre d’une insondable mélancolie.

cazalet 2 a rude epreuve howardTout ce qu'on aime chez les auteurs anglais habite chaque page de ces "Étés": finesse, humour, introspection, extravagance, intelligence. Sans oublier d'inoubliables portraits d'enfants, une nature omniprésente, une implacable construction romanesque... Autant d’ingrédients qui font de ce livre une lecture vibrante, généreuse et totalement addictive.

 

La Table Ronde, traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff, 24 eurosbtn commande

Disponible en version numérique ici