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en route vers toi L'avis d'Edith:

Ce livre, on le boit. Les mots coulent, l'histoire avec et on bondit à chaque chapitre du début du 20e siècle au début du 21e. Dans les années 1900, nous sommes avec Signe. Une jeune femme pleine de force, institutrice primaire dans un village de la campagne suédoise, qui se lance dans la lutte pour les droits civiques des femmes. Signe milite pour le droit de vote, écrit... et tombe amoureuse d'une autre femme. Un siècle plus tard, nous sommes Hanna, jeune femme désenchantée et un peu perdue. Puis un jour, Hanna se retrouve successivement en possession de quatre objets qui ont appartenu à Signe. Les bottines d'un siècle au pied et d'une démarche toute neuve, Hanna mène sa drôle d'enquête.

« En route vers toi » nous transporte dans l'univers des suffragettes suédoises du 20e siècle, en faisant résonner avec force leur écho dans le présent. Une puissante histoire de femmes, de féministes, d'amour, d'idéaux et de courage quotidien. Et une petite touche de magie, cachée dans une paire de bottines, une paire de lunettes, une règle et une broche...

Magnifique roman !

Actes Sud, 23.80€btn commande

suppleant - pulcinelliL'avis d'Anouk:

À peine plus grand qu’une main tendue, voici un livre fraternel et beau.

En 1960 et 1961, Fabrizio Puccinelli est enseignant intérimaire à Villalta puis à Bagni di Lucca, au cœur des Apennins. Là, dans la solitude âpre de cette Italie presqu’abandonnée, dans « le conflit dramatique entre cette société archaïque et le monde d’aujourd’hui », il entreprend de tenir un journal. Ce sont ces pages que nous donnent à lire aujourd’hui, comme tirées de l’oubli, les fabuleuses éditions Héros-Limite.

On y lit l’ennui et la misère, le poids des fidélités dans ce monde sur lequel le temps semble ne pas avoir prise. On y lit aussi la fascination du jeune enseignant pour l’irréductible liberté des enfants, qu’il prend soin de ne pas trop abîmer. Et puis il y a l’amour des livres et des histoires, qui consolent Fabrizio Puccinelli de l’infinie tristesse des hivers à Villalta. « En chacune des lumières qui me parviennent, je m’aperçois que des histoires font encore signe, en attente, comme si toutes celles qui avaient été écrites jusqu’à ce jour ne pouvaient en tarir la source »

La vie bruisse entre les pages, fragile comme une esquisse mais fervente, vibrante, bouleversante.

Traduit de l'italien par Marc Logoz, Héros-Limite, collection Tuta Blu, 16 €btn commande

037L'avis d'Adrien :

Hig forme avec Bangley un binôme assez efficace. Si un malade errant ou un pilleur a le malheur de s’approcher à moins de 400 mètres de leur camp, il se fait tirer comme un lapin par les fusils haute précision de Bangley. Hig est sentimental, il voudrait négocier, voir la part d’humanité dans chaque homme. Bangley, pas vraiment, lui, la survie en ligne de mire, ne veut prendre aucun risque.

Nous sommes dans un futur proche et trois quarts de la population mondiale a été décimée par une mystérieuse maladie du sang. Ceux qui restent tentent tant bien que mal de poursuivre leur vie. Hig fait donc la paire avec Bangley. Il a perdu sa femme, son enfant, reçoit et donne toujours beaucoup d’affection à son vieux chien Jasper, part avec lui à la chasse, à la pêche, cultive son jardin, compose des haikus. A côté de ça, Bangley son truc, c’est de renforcer sans cesse leur système de défense.

Cette dystopie se situant quelque part entre La Route de McCarthy et Mad Max, l’écriture de Heller, sublime et directe, nous offrent une montagne russe d’émotions. Dans la beauté de la nature qui reprend ses droits sur les constructions humaines malgré la sécheresse de ce nouveau monde, dans la force des sentiments humains confrontés à un tel cauchemar, dans la profondeur psychologique des protagonistes, dans l’humour cynique ou burlesque, face à tant d’horreurs et splendeurs, on reste coi. Cette fable écologique et humaniste est prenante, on est triste d’arriver si vite au bout de ces parts de vie qui nous sont contées. On pourrait suivre les aventures de Hig comme un feuilleton qui ne finirait pas. Les temps sont durs, c’est peu de le dire, mais ça ira peut-être mieux demain.

Ce premier roman de Heller est un bijou, un coup de maître. Sur ce, nous allons nous empresser d’aller lire son deuxième roman au titre magnifique, Peindre, pêcher et laisser mourir.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Céline Leroy, Actes Sud, 9,70 €btn commande

Disponible en format numérique