Souvent le monde s’emballe et nous laisse sur le qui-vive. Les catastrophes s’enchaînent – trop de guerres, d’autocrates détestables, trop d’angoisse et de douleur. D’une sidération à l’autre, nos cœurs et nos corps sont malmenés par le chaos du monde. On tente d’esquiver, de parer les coups mais toujours la question revient – Et donc, comment vivre ?
Mathilde est prof d’histoire-géo. « Ce capharnaüm qu’on nomme l’histoire de l’humanité », elle connaît : elle s’efforce jour après jour de l’éclairer pour les ados auxquels elle enseigne. Puis un matin, après tant et tant d’insomnies, il lui faut reconnaître qu’elle n’y arrive plus. Le sens l’a désertée, et ses sens eux aussi la trahissent. Alors Mathilde s’en va.
À son compagnon et à sa fille, elle ne dit pas où la mènera son voyage. Peut-être ne le sait-elle pas non plus lorsqu’elle arrive ce matin-là à l’aéroport. Quelques heures plus tard, elle est au bord de la mer à Tel-Aviv. Un voyage comme une énigme à résoudre, comme un retour à une source profondément enfouie.
Au gré de rencontres qui l’enchantent ou la désarçonnent, Mathilde apprend à apprivoiser son sentiment de perte de repères et de désorientation. Petit à petit, elle recommence à faire corps avec le monde, malgré le chaos et les ébranlements. L’idée fait son chemin que l’imperfection est la condition de la liberté et de la création. « Je défie qui que ce soit de soutenir que notre trajectoire est une ligne droite plutôt qu’une errance, j’en détiens la preuve ». Au bout de son errance, Mathilde aura retrouvé le fil de sa propre vie et d’une nouvelle présence à elle-même et au monde qui l’entoure.
Éditions de l'Olivier, 19.50 euros
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