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plongeur - larueL'avis d'Anouk:

« Tu vas voir, c'est de l'ouvrage ».

On n'avait pas menti au narrateur : un job à La Trattoria, resto hype de Montréal, c'est plutôt physique.

Tant mieux. Les rushes, la vaisselle sale, les légumes à éplucher, la mauvaise humeur des chefs... tout ça lui remet la tête sur les épaules, alors qu'il s'abîmait dans sa dépendance aux jeux d'argent et à leur poisseux engrenage – mensonges, solitude, vertiges du manque.

Sur les traces de Bébert, à peine plus âgé mais qui a déjà tout vécu (« il ressemble à Frank Black qui jouerait Kurtz dans Apocalypse Now, mais aussi un peu à un bouddha sur le speed »), le narrateur découvre la vie des brigades, toujours sous tension, et le réconfort entre collègues après les soirées en cuisine. On plonge avec eux dans la nuit montréalaise, pour le meilleur et pour tout le reste.

Fiévreux, vif, tendu tout au long de ses 500 pages, « Le plongeur » fascine par sa nature documentaire (vous n'irez plus jamais au restaurant sans penser à ce qui se joue dans les cuisines). La référence à George Orwell et à son fameux « Dans la dèche à Paris et à Londres » n'est pas usurpée : les enjeux ne sont plus les mêmes, mais la violence sociale n'a pas changé.

Stéphane Larue, qui a donné son prénom et sans doute beaucoup de lui-même à son personnage, nous initie en accéléré au québécois (dépaysement assuré) en même temps qu'il partage une solide et généreuse leçon de vie.

Son « Plongeur » met en appétit: un épatant premier roman.

Le Quartanier, 22 €btn commande