L’action se déroule en 1953 dans les quartiers populaires de Toulon. La ville est encore meurtrie par la Seconde Guerre mondiale, alors que la Guerre d’Algérie s’apprête à éclater au-delà de la Méditerranée. Rose est une mère de famille d’âge mûr, femme d’ouvrier. D’origine corse, son mari et elle ont définitivement quitté leur île des années auparavant avec un maigre balluchon et leurs trois enfants sous les bras afin de se faire une meilleure vie sur le continent. Toulon et ses grands chantiers les ont incorporés…
Un matin, au coin d’une rue, Rose fait la connaissance de Farida, qui vient d’arriver d’Algérie et vit depuis peu au bidonville de Toulon. Une amitié va peu à peu se nouer entre les deux femmes, dont les générations et les parcours diffèrent et qui pourtant, par cette rencontre, vont prendre conscience de leur condition et changer le cours de leur existence. Par le biais d’une relation qui se tisse entre deux personnages marginalisés, l’écrivain Christian Astolfi aborde de grandes questions du temps : la condition féminine, l’immigration, l’intégration, l’émancipation sociale, la guerre.
Voici un texte intense et délicat à la fois, un roman social engagé, qui décrypte subtilement le ressenti humain et le tremplin vital qu’est la relation à l’autre. Un très beau livre.
Le Bruit du Monde, 21 euros.