Du haut de ses 34 ans, Frith, jeune professeure d’université, nous raconte son enfance dans une cabane en rondins du Vermont où elle a vécu avec sa mère Hayley. Celle-ci grande traductrice de Li Xue, poétesse chinoise du temps de la Dynastie Tang a décidé de se retirer du monde académique et de la société urbaine en règle générale. Elle continue néanmoins à traduire patiemment cette poésie empreinte d’amour, de nature, de solitude et d’espérance. Dans ces grandes plaines vermontoises, mère et fille vivent chichement du peu de pommes – non conformes pour le marché – qu’elles cueillent et des quelques gallons de sirop d’érable qu’elles récoltent.
Frith observe cette période de sa vie avec le recul de l’âge adulte. Elle nous décrit tout un monde : leur chien Ours, le vieux pick-up surnommé Oliver, le club voisin de bikers, de tendres brutes, l’école un jour par semaine et enfin Rosie, une sculptrice qui elle aussi a fui la ville pour arriver dans ce bled du Vermont et débouler dans leur vie en venant compléter le duo. Frith se revoit reine de cette oasis préservée.
On est loin de la sauvagerie de "La rivière" et de la violence de "La constellation du chien", restent la poésie, la nature, l’amour et la légèreté engendrée par ces trois éléments réunis.
Et waouw, c’est beau, on y rit mais on doit bien dire aussi qu’on y fond en larmes et c’est le cœur à la fois gros de quitter Frith et sa galaxie et léger d’avoir fait sa connaissance.
Actes Sud, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Céline Leroy, 22.50 €