Récit intimiste de la démence paranoïde de la mère de Beatriz Lema Rivera, maladie qui a explosé sa famille, un père de plus en plus effacé, un frère fuyant l’ambiance délétère, une fille, l’autrice donc, plus que sollicitée pour s’occuper tant et plus de sa mère.

Au-delà de la sphère familiale, c’est toute la société espagnole post-franquiste qui est décrite par de menus détails, société patriarcale et très religieuse, d’ailleurs le titre original de la bd est Le Corps du Christ, d’où la couverture.
Formellement, c’est grandiose, on passe de dessins au feutre qui tendent au naïf à des scènes brodées magiques, à des rapports médicaux reproduits tels quels, c’est à la fois doux et heurtant. Bea Lema développe notre empathie.