Le mercredi 23 mars à 20 heures, en collaboration avec le Département de Langues et Littératures classiques de l'Université de Namur, nous recevons Philippe Heuzé, professeur de latin à la Sorbonne Nouvelle et maître d'œuvre de la récente édition de Virgile dans la Pléiade.

"Je chante les armes et l'homme qui le premier des bords de Troie vint en Italie, aux rivages de Lavinium, fuyant par décret du destin; la puissance des dieux le ballotta et sur terre et sur mer, à cause de la colère tenace de la cruelle Junon; il souffrit aussi beaucoup dans les combats, tandis qu'il fondait sa ville et installait ses dieux au Latium, d'où la race latine, les Albains nos pères et les remparts de la haute Rome."

Ainsi commence l'Énéide, fabuleux roman épique qui chante les origines de Rome et donne à Auguste et à son jeune Empire la légitimation culturelle et politique dont ils avaient besoin.

Deux mille ans après, les vers de Virgile n'ont pas fini de nous émouvoir, de nous emporter, de nous donner à penser. Chanter le destin d'un exilé, d'un homme fuyant sa ville en ruine pour marcher vers un monde nouveau, n'est-ce pas là une question éminemment contemporaine? Et la poésie, un recours universel pour consoler les hommes? Si quid mea carmina possunt, écrit Virgile —  "si mon chant a quelque pouvoir"...

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