L'avis d'Anouk
Le regard plein de malice, Goran Petrović entrouve les portes d’un monde à jamais englouti : la Yougoslavie des années 80. Dans une petite ville serbe où le temps semble suspendu, l’Uranie, avec son plafond constellé d’étoiles, est à lui seul tout l’univers. C’est que, dans ce cinéma poussiéreux, tout le monde se retrouve – riches et pauvres, jeunes et vieux, et même une perruche baptisée Démocratie… Goran Petrović égrène les histoires ébouriffantes de tout ce petit monde : le temps d’une séance, les mémoires se délient et les destins basculent. Bientôt la guerre viendra disloquer cette joyeuse exubérance. Mais si le tragique affleure souvent, Petrović le tient à distance avec ironie et un sens inégalé du réalisme magique. Drôle et triste, léger et profond, Sous un Ciel qui s’écaille est un roman en état de grâce.