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le pouvoir L'avis d'Edith:

Avec « La servante écarlate », Margaret Atwood proposait une dystopie où les femmes sont majoritairement reléguées au rôle de domestiques et cantonnées dans leur fonction reproductrice.

Avec « Le pouvoir », Naomi Alderman propose l'inverse. Un début d'utopie: un beau jour, les adolescentes de 15 ans découvrent une à une qu'elles peuvent maitriser un étrange pouvoir électrique. Peu à peu, toutes les femmes découvrent ce pouvoir en elles et se retrouvent capables de se défendre – et d'attaquer – avec une force qu'elles n'avaient jusque là jamais eue, renversant peu à peu les rapports de force entre les sexes. Mais au fil des pages, le roman devient dystopie. Des femmes, grisées par ce nouveau pouvoir physique et l'accès au pouvoir qu'il permet, en viennent à commettre les mêmes crimes autrefois perpétrés par des hommes.

Ce qui est au début intéressant (un artefact féminin qui rétablit l'équilibre), voire carrément excitant (un super pouvoir!), s'avère vite dérangeant. Ce qui s'annonçait comme un jouissif roman rétablissant l'égalité entre les sexes et l'avènement d'une société meilleure devient un exercice de visualisation, enrichissant mais perturbant. L'auteure décline effectivement des situations brutales actuelles de domination en inversant les rôles: les hommes sont dominés, les femmes sont dominantes. Au final, une réflexion colorée sur le pouvoir dont lectrices et lecteurs ne ressortiront pas indifférents.

Calmann Levy, traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Christine Barbaste, 24,55€ btn commande