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038L'avis d'Adrien :

Avec une écriture qui coule de source, des ellipses sous forme de points de suspension, des jours qui se répètent mais ne sont évidemment jamais les mêmes, Katchadjian nous livre un conte étonnant et captivant où se battent mine de rien des concepts philosophiques de haut vol. Un esclave, acheté par un homme libéral qui le considère comme son égal si ce n’est qu’il lui fait faire les tâches les plus horribles qu’on puisse imaginer, sans qu’on en apprenne plus sur celles-ci, va vouloir tuer son maître pour libérer les autres esclaves du château. Dès lors, une vague de liberté va pousser les affranchis à libérer d’autres esclaves d’autres maîtres d’autres châteaux. Mais peut-on vraiment atteindre une liberté universelle sans que le mécanisme se grippe, sans atteindre à la liberté d’autrui ?

Dans un moyen-âge réinventé, nous parcourons un monde où une apocalypse de cendres et un paradis ensoleillé et verdoyant ne sont jamais loin de l’autre et nous font réfléchir à nos engagements individuels quotidiens et à nos actions collectives et tout ça en nous divertissant avec une histoire à la fois tellement simple et barrée qu’on ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer. L’Argentin Pablo Katchadjian, qui, de par son origine a pu observer révolutions sud-américaines et littérature onirique (entre autre Borges), se joue de nous, nous tient comme des pantins et jette un voile absurde qui nous dépasse tous, héros et lecteurs. Allez-y, foncez dans la clarté sombre de Merci, l’histoire est aussi belle et bien fichue que l’est l’objet livre conçu par la toute jeune et très recommandable maison d’édition Vies // Parallèles.btn commande

Vies Parallèles, traduit de l'argentin par Guillaume Contré, 15 €